Dans une déclaration surprise ce mercredi, le président américain Donald Trump a annoncé l’imminente visite à la Maison Blanche des présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda), pour finaliser un accord de paix historique mettant un terme à plus de trente ans de tensions sanglantes dans la région des Grands Lacs.
« Ils se battent depuis 30 ans. Sept millions de morts. Et beaucoup pensent que le chiffre réel est bien plus élevé. C’était un conflit long et brutal. Aujourd’hui, nous avons une chance de tourner la page », a déclaré Donald Trump lors d’une conférence de presse à Washington.
Un processus enclenché fin juin à Washington
Cette annonce majeure intervient après la signature, le 27 juin dernier, d’un accord de paix préliminaire à Washington, par les ministres des Affaires étrangères des deux pays – Thérèse Kayikwamba Wagner pour la RDC et Olivier Nduhungirehe pour le Rwanda. Cette première étape s’était déroulée sous la médiation active du secrétaire d’État américain Marco Rubio, qui avait salué à l’époque « une avancée significative vers la stabilité durable de l’Afrique centrale ».
Une paix en construction : retrait militaire et coopération régionale
Selon les premiers éléments de l’accord, il est prévu :
- le retrait des troupes rwandaises de l’est de la RDC dans un délai de 90 jours ;
- l’arrêt du soutien aux groupes armés opérant dans la région, notamment les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) ;
- et la création d’un cadre d’intégration économique régionale pour favoriser la coopération et la reconstruction entre les deux nations.
« Je pense que dans les prochaines semaines, les dirigeants des deux pays viendront signer l’accord final ici à la Maison Blanche. C’est un moment que l’Afrique attend depuis trop longtemps », a ajouté Trump.
Un espoir fragile : le M23 absent de la table
Malgré cette avancée diplomatique saluée par plusieurs chancelleries africaines et occidentales, le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports des Nations unies, n’est pas inclus dans l’accord. Des négociations séparées sont en cours à Doha, sous médiation du Qatar, pour tenter d’y inclure ce mouvement armé actif dans l’est de la RDC.
L’annonce de Donald Trump marque ainsi une étape diplomatique sans précédent, mais les défis sur le terrain restent immenses, dans une région longtemps ravagée par les conflits, les ingérences étrangères et les rivalités économiques.
Vers un tournant dans les relations régionales ?
Si l’accord se concrétise avec la signature officielle par Tshisekedi et Kagame dans les prochaines semaines, ce sera la première fois depuis 1994 que les deux pays s’engagent conjointement, avec le soutien des États-Unis, sur une feuille de route commune pour la paix.
L’Afrique et le monde entier observent désormais avec prudence l’évolution de ce processus, qui pourrait redessiner l’avenir géopolitique de toute la région des Grands Lacs.
Muller Mundeke