Après une journée marquée par de violentes manifestations à Uvira (Sud-Kivu), ce lundi 8 septembre 2025, contre l’installation du général Olivier Gasita, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont sorties de leur silence.
Dans un point de presse tenu à Kinshasa, l’armée a réaffirmé son soutien total au général contesté et a appelé la population au calme.
Des affrontements meurtriers à Uvira
La ville d’Uvira a été paralysée par une mobilisation massive des Wazalendo et de plusieurs organisations de la société civile, opposés à la nomination du général Gasita Olivier. Selon des sources locales, des heurts violents ont éclaté, faisant plusieurs morts et blessés, alors que la population accuse l’officier d’entretenir des liens supposés avec la rébellion du M23.
Depuis plus d’une semaine, la cité vit au ralenti : commerces fermés, activités socio-économiques paralysées et une méfiance grandissante vis-à-vis de l’autorité militaire.
« Ne pas tomber dans le piège de l’ennemi »
Face à cette agitation, les FARDC ont livré une mise au point ferme.
« Un soldat appartient à l’Armée et sert la Nation, pas une communauté. Unis derrière nos institutions, nous résisterons à la manipulation et vaincrons l’agresseur », a déclaré le porte-parole des FARDC.
Les forces loyalistes accusent certains leaders Wazalendo d’être « manipulés par l’ennemi » et de chercher à exploiter la controverse autour du général Gasita.
« Il ne faudrait pas tomber dans ce que le ministre Muyaya a qualifié de poison rwandais. L’agresseur, incapable de percer les hauts plateaux de Fizi, utilise cette brèche pour nous diviser », ont averti les FARDC.
Une nomination qui ne date pas d’hier
Dans leur communication, les FARDC rappellent que le général Gasita Olivier avait été nommé dès janvier 2025 au poste de commandant adjoint chargé des opérations et du renseignement. À l’époque, il avait déjà pris ses fonctions à Bukavu « sans qu’aucun problème ne se pose ».
L’armée s’interroge donc sur les raisons qui poussent aujourd’hui certains acteurs à contester une nomination datant de huit mois.
Soutien indéfectible
L’institution militaire insiste : aucune décision officielle n’a annulé cette nomination et les Wazalendo « n’ont pas vocation à s’immiscer dans l’organisation et le fonctionnement des FARDC ».
« Le soutien de la hiérarchie militaire au général Gasita reste sans faille », martèle le communiqué.
Une crise qui perdure à Uvira
Pendant ce temps, la ville d’Uvira reste sous tension. Les organisations locales continuent de réclamer le départ du général Gasita, qu’elles considèrent comme une menace pour la stabilité. Les FARDC, elles, maintiennent leur ligne : pas question de céder à la pression de la rue.
Muller Mundeke Kalonji
