La capitale provinciale du Sud-Kivu a vécu, en l’espace de quelques heures, une succession d’événements qui ont semé l’inquiétude et ravivé les peurs d’un embrasement.
Dans la matinée du lundi 11 août, des combattants identifiés comme appartenant au mouvement Wazalendo ont été brièvement aperçus dans le quartier Panzi.
Selon plusieurs témoins, leur incursion a été de courte durée : après quelques minutes de présence, ils se sont repliés vers leur base sans affrontements majeurs. Mais ce passage-éclair a suffi à alerter les habitants, déjà éprouvés par un climat sécuritaire instable.
La tension est montée d’un cran à la tombée de la nuit. Vers 20 heures, des rafales d’armes automatiques ont retenti dans plusieurs quartiers : Essence, Maria Kachelewa et aux abords de la zone dite « La Voix ».
Les échanges de tirs, dont les circonstances exactes demeurent floues, ont provoqué un mouvement de panique. Des sources locales évoquent plusieurs morts parmi les civils, mais aucun bilan officiel n’a encore été communiqué par les autorités.
En toile de fond, la ville est désormais sous contrôle total de l’Alliance Fleuve Congo – M23 (AFC-M23). Déjà solidement implanté dans d’autres zones de l’Est de la République démocratique du Congo, le groupe armé a consolidé sa présence dans Bukavu, sans réelle résistance apparente. Les patrouilles sont rares, mais les habitants restent sur le qui-vive, redoutant de nouveaux affrontements ou des représailles.
Face à cette situation, les autorités provinciales et nationales se montrent jusqu’ici discrètes, laissant planer un climat d’incertitude et de crainte dans une ville où la tension reste palpable.
Muller Mundeke Kalonji