La tension reste vive ce lundi 22 septembre dans les territoires de Walikale et Masisi, où de violents affrontements opposent les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23), appuyés par le Rwanda, aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), soutenues par les combattants « Wazalendo ».
Ces combats marquent le troisième jour consécutif d’escalade militaire dans cette zone stratégique du Nord-Kivu.
Des combats signalés dans plusieurs villages
Selon des sources locales basées à Pinga, des explosions ont été entendues tôt ce matin dans les villages de Minjenje et Malemo (territoire de Masisi), ainsi qu’à Mpeti, dans le groupement Kisimba (territoire de Walikale). Ces zones étaient déjà partiellement vidées de leur population depuis plusieurs mois en raison des violences récurrentes.
Contexte : frappes de drones et de Sukhoï-25
Ces nouveaux affrontements surviennent au lendemain de bombardements aériens attribués aux FARDC. Samedi et dimanche, des frappes de drones et d’avions de chasse Sukhoï-25 auraient visé des positions du M23 à la frontière entre Walikale et Masisi.
Dans un communiqué officiel daté du 20 septembre, le porte-parole de la 3ᵉ zone de défense, le major Nestor Mavudisa, a dénoncé les « attaques et provocations intolérables » du mouvement rebelle depuis le 18 septembre, précisant que l’armée congolaise se réservait « le droit de riposter avec rigueur ».
Accusations croisées
Le M23, de son côté, accuse les FARDC d’avoir bombardé vendredi 19 septembre les villages de Bibwe, Nyange et Hembe, situés dans le groupement Bashali Mokoto (territoire de Masisi). Le mouvement rebelle dénonce des frappes indiscriminées ayant touché des zones civiles.
Dans le camp adverse, des sources militaires congolaises affirment que les rebelles ont tué une vingtaine de civils dans le village de Chanjikiro, dans le groupement Kisimba (territoire de Walikale), le même jour.
Une situation explosive et incertaine
Alors que chaque camp se rejette la responsabilité de l’escalade, la situation reste extrêmement volatile dans cette région stratégique du Nord-Kivu.
Aucun bilan officiel des affrontements de ce lundi n’a encore été communiqué, mais les humanitaires redoutent de nouvelles vagues de déplacements massifs des populations déjà fragilisées.
Yvan Kambere à Butembo