Dans son discours prononcé au congrès de l’Union sacrée, le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a pris une position tranchée : oui au dialogue national, mais non à toute médiation étrangère.
Le chef de l’État a réaffirmé son attachement à la réconciliation entre Congolais, insistant sur le fait que les solutions aux crises politiques et sécuritaires du pays doivent venir de l’intérieur.
« Je suis un homme de dialogue. Je vais me servir de cet instrument pour rassembler les Congolais et les réunir autour d’un idéal commun », a-t-il déclaré, tout en rejetant catégoriquement l’idée d’un “facilitateur” international.
Une mise au point face aux initiatives étrangères
Cette sortie intervient alors que plusieurs appels à une médiation extérieure se sont multipliés, notamment ceux émanant de partenaires internationaux et d’anciens chefs d’État africains. L’ex-président sud-africain Thabo Mbeki, par exemple, avait proposé la mise en place d’un dialogue inclusif sous supervision internationale.
Mais Kinshasa a décliné l’invitation, jugeant la démarche incompatible avec la souveraineté nationale. Pour Félix Tshisekedi, les Congolais doivent assumer eux-mêmes leur destin, sans “ingérence ni parrainage extérieur”.
Cette posture soulève une interrogation : le président cherche-t-il à couper court aux initiatives diplomatiques en cours à Doha, Washington ou ailleurs, où se discutent souvent l’avenir de la RDC et la crise sécuritaire de l’Est ?
L’Est de la RDC au cœur des inquiétudes
Au-delà de la question du dialogue, le président a profité de la tribune pour dénoncer la persistance des violences armées, en particulier dans les provinces de l’Est, où des dizaines de groupes armés continuent de défier l’autorité de l’État.
Selon lui, les Congolais qui prennent les armes contre leur propre pays freinent le développement et hypothèquent l’avenir de la nation. « La violence n’apporte aucune solution », a-t-il martelé, rappelant que seule la réconciliation nationale peut conduire à la paix et à la stabilité.
Un appel à l’unité et à la responsabilité collective
Félix Tshisekedi a conclu son intervention en appelant à l’unité nationale et à la responsabilité partagée des Congolais face aux défis communs. Pour lui, le dialogue national inclusif – mais strictement congolais – demeure la voie royale vers une société plus stable, plus prospère et plus souveraine.
Alors que les pressions extérieures se multiplient et que le pays reste fragilisé par des violences récurrentes, une question demeure : jusqu’où ira le président dans son refus de toute médiation internationale ? Et surtout, ce dialogue purement congolais qu’il appelle de ses vœux verra-t-il réellement le jour ?
Ilunga Mubidi Oscar