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RDC-Rwanda : révélation explosive d’un conseiller de Trump sur les minerais congolais qui seront transformés au Rwanda

Un vent d’inquiétude souffle à Kinshasa après les déclarations récentes de Massad Boulos, conseiller de Donald Trump pour l’Afrique. Lors d’une interview accordée à France 24, celui-ci a confirmé que des minerais extraits en République démocratique du Congo (RDC) seront en partie transformés au Rwanda, dans le cadre d’un partenariat stratégique avec les États-Unis.

Une révélation qui fait bondir plus d’un analyste, dans un contexte où les tensions régionales et les suspicions de pillage organisé sont à leur comble.

Un projet d’envergure géoéconomique

Washington veut sécuriser ses approvisionnements en minerais stratégiques — cobalt, lithium, cuivre, coltan — indispensables à la transition énergétique et à l’industrie technologique américaine. La RDC, qui détient plus de 60 % des réserves mondiales de cobalt, est naturellement au centre de ce jeu géoéconomique. Mais c’est l’implication du Rwanda qui cristallise les débats.

Pays voisin à la logistique plus fluide et au climat d’affaires plus favorable selon certaines multinationales, Kigali s’imposerait comme plateforme de transformation des minerais congolais. « Une partie du traitement de ces minerais sera effectuée au Rwanda », a admis sans détour Massad Boulos. Un aveu qui, pour beaucoup en RDC, ressemble à une formalisation du schéma tant décrié de « l’exploitation ici, la valeur ajoutée là-bas ».

Des engagements de bonne conduite… mais un flou persistant

Le conseiller de Trump a tenté de rassurer : les entreprises américaines devront respecter les lois congolaises, les normes environnementales et les règles contre le travail des enfants. Il a aussi souligné que les accords à venir seraient « transparents, rendus publics et signés à la Maison Blanche ». Deux volets seraient prévus : un minier et un autre dédié aux infrastructures.

Mais à Kinshasa, cette transparence annoncée ne convainc guère. Le contenu précis des accords, les obligations contractuelles, la répartition des investissements, ainsi que le mécanisme de gouvernance commune restent encore dans l’ombre. Une opacité qui rappelle à bien des Congolais le traumatisme du “contrat chinois”, aujourd’hui largement critiqué pour ses clauses défavorables.

Une pilule amère pour la souveraineté congolaise

L’enjeu dépasse la simple logistique. Pour nombre de Congolais, permettre au Rwanda — accusé à maintes reprises par l’ONU de soutenir le M23 et d’alimenter l’instabilité dans l’Est de la RDC — d’intervenir dans la chaîne de valeur minière, revient à récompenser un acteur perçu comme agresseur.

L’idée qu’une partie des minerais, extraits parfois dans des zones sous contrôle rebelle, soit traitée à Kigali avant d’être exportée sous le sceau de la légalité internationale, alarme les défenseurs de la souveraineté congolaise. Une situation d’autant plus délicate que l’Est de la RDC échappe encore largement au contrôle de l’État, fragilisant davantage la position congolaise dans les négociations.

Un partenariat tripartite à haut risque

Si les États-Unis affirment vouloir agir dans le respect des normes et des lois, la perception locale reste celle d’un partenariat déséquilibré, voire d’un troc géopolitique. La crainte est grande de voir se mettre en place un « copy-paste transatlantique » des erreurs du passé, sous un vernis démocratique et libéral.

Dans cette nouvelle ruée vers les minerais du XXIe siècle, la RDC pourrait bien, une fois de plus, se retrouver au rang de fournisseur brut dans une chaîne de valeur dont les plus gros profits lui échappent. La prudence diplomatique de Washington ne suffit pas à masquer la réalité : un nouveau modèle d’extraction-transformation se dessine, et il pourrait bien consacrer une fois de plus le déséquilibre structurel entre la RDC et ses voisins cette fois, avec la bénédiction des puissances occidentales.


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