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RDC-Rwanda : Paul Kagame révèle les noms des présidents africains témoins du deal Kabila-Tshisekedi

Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi dans la capitale rwandaise, le président Paul Kagame a fait une déclaration fracassante sur les dessous de l’alternance politique en République démocratique du Congo en 2018.

Le chef de l’État rwandais a affirmé que l’accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême n’était pas le fruit d’une victoire électorale libre, mais plutôt le résultat d’un « deal » entre ce dernier et son prédécesseur, Joseph Kabila.

Dans sa déclaration, Paul Kagame a affirmé que cet accord politique avait été conclu en présence de plusieurs chefs d’État africains, citant nommément :

  • Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya ;
  • Abdel Fattah al-Sissi, président de l’Égypte ;
  • Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud.

Selon Kagame, ces dirigeants auraient été informés – voire impliqués – dans la validation de l’accord qui a permis à Tshisekedi de succéder à Kabila à l’issue des élections de décembre 2018, entachées de fortes controverses et soupçons de fraude.

« Il a juste été appelé au bureau »

Le président rwandais n’a pas mâché ses mots, décrivant une prise de pouvoir largement orchestrée en coulisses :

« Il a juste été appelé au bureau, et on lui a donné le pouvoir », a-t-il lancé, insinuant une transition arrangée plus qu’une véritable passation démocratique.

Kagame est également revenu sur les motivations de Joseph Kabila, affirmant que ce dernier pensait « faire une bonne affaire » en garantissant ses intérêts politiques et économiques au travers de cet arrangement.

Des propos qui relancent les débats

Ces déclarations risquent d’enflammer davantage le climat politique déjà tendu en RDC, où la légitimité de Félix Tshisekedi continue d’être remise en question par certains acteurs de l’opposition.

Elles interviennent également dans un contexte de vives tensions entre Kinshasa et Kigali, notamment sur les questions sécuritaires dans l’Est de la RDC, où Kigali est accusé de soutenir les rebelles du M23 — ce que le Rwanda dément régulièrement.

Reste à voir si les dirigeants africains mentionnés réagiront à cette révélation, qui pourrait également soulever des questions sur le rôle de l’Union africaine dans les processus de transition politique sur le continent.


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