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RDC : plusieurs proches de Félix Tshisekedi visés par une plainte en Belgique, voici de quoi on les accuse

Une affaire explosive secoue de nouveau le sommet de l’État congolais. Ce mardi 8 juillet 2025, une plainte de 80 pages a été officiellement déposée auprès du parquet fédéral de Bruxelles visant plusieurs membres de la famille du président Félix Tshisekedi.

Le dossier, intitulé « Dénonciation de faits », accuse neuf proches du chef de l’État – tous détenteurs de la nationalité belge – d’être impliqués dans une vaste entreprise de prédation minière dans l’ex-Katanga, une région riche en minerais stratégiques.

Une plainte qui fait suite à un rapport accablant

À l’origine de cette action judiciaire, un rapport publié en avril dernier par l’ONG congolaise DESC (Droits Économiques, Sociaux et Culturels), qui dresse un tableau alarmant de l’exploitation minière dans le sud-est de la RDC. Intitulé « Vision du chef de l’État dans les mines ; entre envahissement des sites miniers des entreprises privées et exploitation illégale légalisée, il n’y a qu’un pas », le document dénonce une mainmise croissante de certains membres de la famille présidentielle sur plusieurs concessions minières, parfois au détriment de l’État et des populations locales.

Selon l’ONG, cette dynamique s’apparenterait à un « pillage systématique » des ressources, orchestré par un réseau familial impliquant notamment la mère, l’épouse et le frère du président Tshisekedi.

Corruption, blanchiment et détournements en ligne de mire

Derrière cette initiative judiciaire, un collectif d’avocats katangais, représenté par le célèbre avocat belge Bernard Maingain, dénonce des faits graves : corruption, blanchiment d’argent, détournements de fonds publics et autres infractions économiques. L’activiste Jean-Pierre Muteba, porte-parole de plusieurs associations anti-corruption, justifie cette démarche par l’inaction de la justice congolaise face aux nombreux rapports restés lettre morte :

« Trop de dossiers sensibles sont étouffés à Kinshasa. C’est pourquoi nous avons choisi de porter cette affaire en Belgique, où les personnes concernées ont également la nationalité », explique-t-il.

Une enquête judiciaire attendue

Pour l’instant, les identités des neuf personnalités citées dans la plainte ne sont pas rendues publiques, afin de préserver l’indépendance de l’enquête. Toutefois, des sources proches du dossier espèrent que cette action pourrait aboutir à l’émission de mandats d’arrêt internationaux ou, à tout le moins, à l’ouverture d’une instruction judiciaire.

Cette affaire survient dans un contexte déjà tendu sur la scène politique congolaise, alors que le gouvernement est confronté à des défis majeurs en matière de gouvernance, de sécurité et de justice. Elle pourrait également avoir des répercussions diplomatiques entre Kinshasa et Bruxelles, étant donné la double nationalité des personnes visées.

Affaire à suivre de très près.

Suzanne Kalambay Mujinga

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