Le Général de brigade Olivier Gasita Mukondo, récemment nommé commandant de la région militaire de Kindu (province du Maniema), a été rappelé en urgence à Kinshasa, aux côtés du Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Guy Kabombo Muadiamvita.
Contexte sécuritaire et motifs possibles
Durant une mission d’itinérance dans la province du Maniema, le ministre Kabombo a inauguré ou supervisé plusieurs projets cruciaux pour renforcer la sécurité et les infrastructures militaires locales, notamment la rénovation du site de la 33e région militaire, l’extension de la piste de l’aéroport de Kindu et la construction d’installations électriques.
Dans ce cadre, le général Gasita a présenté un briefing détaillé sur la situation sécuritaire, soulignant que la province, bien que globalement calme, fait face à des insurrections sporadiques menées par des milices locales identifiées comme les Wazalendo, accusées d’actes de banditisme urbain.
Tensions autour de la menace du M23
La région voisine du Nord-Kivu, où le groupe rebelle M23 est très actif, représente une menace latente pour le Maniema, notamment le territoire de Walikale. Les réseaux sociaux ont récemment critiqué le général Gasita, surtout en raison de son apparence physique, un sujet qui a nourri les polémiques en ligne.
Pourquoi un rappel aussi soudain ?
Ce rappel pourrait refléter plusieurs dynamiques potentielles :
- Réorientation stratégique face à l’avancée du M23 ;
- Réorganisation interne de la hiérarchie militaire ;
- Ou encore une volonté du gouvernement de renforcer la présence centrale à Kindu, sous la supervision directe de la Défense.
La décision de rappeler brusquement le général Olivier Gasita à Kinshasa souligne les tensions persistantes entre sécurité opérationnelle, pression sociale et stratégie politique.
Il reste à observer si cette mesure signifie un renforcement tactique, un ajustement administratif ou une réponse à des critiques publiques. Quoi qu’il en soit, la situation sécuritaire en RDC reste extrêmement volatile : entre offensives rebelles, déplacements de populations et réformes internes, la province du Maniema — comme le reste du pays — demeure à la croisée des enjeux militaires et humanitaires.
Muller Mundeke Kalonji
