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RDC : les Wazalendo formulent six nouvelles revendications à Félix Tshisekedi

Les tensions entre les milices d’autodéfense dites Wazalendo et les autorités congolaises prennent une nouvelle tournure. Dans un mémo adressé au président Félix-Antoine Tshisekedi, ces groupes armés, qui affirment toujours leur loyauté à l’État, posent désormais une série de conditions politiques et sécuritaires qui vont bien au-delà du champ militaire.

Une influence croissante sur le terrain

Depuis la contre-offensive des Forces armées de la RDC (FARDC) contre les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo – M23, la visibilité des Wazalendo s’est considérablement accrue. À Sake, au Nord-Kivu, ils patrouillent quotidiennement aux côtés de l’armée régulière. Leur présence est également signalée dans plusieurs zones du Sud-Kivu, du Maniema et d’autres localités stratégiques.

Cependant, cette montée en puissance s’accompagne désormais de nouvelles exigences, que certains observateurs estiment proches d’un agenda politique.

Les six revendications majeures

Dans leur mémo, les Wazalendo demandent notamment :

  1. Le blocage des mouvements de populations venant des zones encore sous contrôle de l’AFC-M23, notamment vers Uvira et d’autres territoires tenus par les FARDC.
  2. La présence effective des responsables déployés à Uvira, qui, selon eux, devraient résider dans la ville plutôt que de gérer les affaires locales depuis Bujumbura, au Burundi.
  3. Le déploiement des Wazalendo aux principales entrées du Sud-Kivu, afin de « sécuriser la région contre toute infiltration ».
  4. Leur participation aux pourparlers de paix, y compris à Doha, où ils souhaitent envoyer un représentant officiel.
  5. L’intégration de leurs cadres politiques dans les institutions : gouvernements national et provinciaux, services étatiques et para-étatiques.
  6. La nomination d’un conseiller spécial auprès du Chef de l’État, chargé exclusivement des questions relatives aux Wazalendo.

Une mise en garde à Kinshasa

Dans le même document, les miliciens préviennent que si ces conditions ne sont pas prises en compte, leur loyauté envers Kinshasa pourrait ne plus être garantie. Une menace à peine voilée, qui risque d’inquiéter les autorités congolaises déjà confrontées à une multiplicité de fronts armés.

Un dilemme pour le pouvoir central

Pour les analystes, ces revendications posent un dilemme à l’exécutif : accepter d’ouvrir un espace politique aux Wazalendo, au risque de légitimer leur présence armée, ou refuser et s’exposer à une rupture de cette alliance fragile scellée sur le champ de bataille.

Alors que les discussions de Doha s’annoncent cruciales pour l’avenir de la paix en RDC, la position que prendra Kinshasa face à ces exigences sera déterminante.


Muller Mundeke Kalonji

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