Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les combattants Wazalendo, ont réussi à déloger plusieurs groupes rebelles qui sévissaient dans les hauts plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga. Ces avancées interviennent après de violents affrontements qui ont marqué le début de cette semaine.
Selon des sources locales et militaires, les positions rebelles de Mikenge, Nyamurombwe et Rugezi ont été reprises après des combats acharnés. Ces localités étaient contrôlées par des éléments de Twirwaneho et de Red Ntabara, alliés aux rebelles du M23/ARC, soutenus par l’armée rwandaise (RDF), d’après plusieurs témoignages recueillis sur place.
Contexte des affrontements
La zone de Minembwe, dans les hauts plateaux du Sud-Kivu, est depuis plusieurs années le théâtre de tensions récurrentes impliquant divers groupes armés locaux et étrangers. La récente poussée des rebelles, qui tentaient d’étendre leur influence vers le territoire de Mwenga, a conduit les FARDC, en collaboration avec les Wazalendo, à lancer une contre-offensive d’envergure.
Les combats ont été particulièrement intenses, obligeant des centaines de civils à fuir vers des zones jugées plus sécurisées. Des sources humanitaires parlent déjà d’un nouveau déplacement massif de populations, aggravant une crise humanitaire déjà préoccupante dans cette partie de l’est du pays.
Un signal fort de l’armée congolaise
Le commandement militaire basé à Bukavu a salué la bravoure des troupes engagées, rappelant que cette avancée s’inscrit dans le cadre des opérations visant à restaurer l’autorité de l’État et sécuriser les populations locales.
« Les FARDC, aux côtés des forces d’autodéfense Wazalendo, poursuivent leur mission de traquer tous les groupes armés qui sèment la terreur dans les hauts plateaux. Chaque centimètre de notre territoire doit être récupéré », a confié un officier militaire sous couvert d’anonymat.
Réactions et enjeux
Du côté des habitants, l’espoir renaît malgré la peur persistante de nouvelles attaques. Plusieurs leaders communautaires appellent les autorités à renforcer la présence militaire et à accompagner les efforts militaires par des actions de stabilisation et de réconciliation locale.
L’analyste sécuritaire Jean-Claude Baraka estime que « ces victoires tactiques sont importantes, mais la stabilité durable passera par un désarmement effectif des groupes armés et une politique claire de développement dans ces zones marginalisées ».
Une guerre régionale aux multiples ramifications
Ces affrontements rappellent que la crise sécuritaire dans l’est de la RDC dépasse les frontières nationales. La présence des groupes armés étrangers, leurs alliances avec certaines milices locales et leur soutien supposé par des pays voisins, en particulier le Rwanda, continuent d’alimenter les tensions.
Pour l’instant, les FARDC et les Wazalendo semblent avoir pris le dessus dans plusieurs localités stratégiques. Mais la situation reste volatile, et les observateurs estiment que les prochains jours seront déterminants pour savoir si ces avancées militaires peuvent se transformer en un véritable tournant dans la guerre qui secoue cette région.
Muller Mundeke Kalonji