Kinshasa, 9 juillet 2025 — Le gouverneur de la province du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, est attendu d’urgence à Kinshasa dans un délai de 48 heures, sur instruction du vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemin Shabani Lukoo.
Dans un message officiel daté du 8 juillet 2025 et largement relayé dans les milieux politiques, le VPM Shabani enjoint au gouverneur Kyabula de se rendre dans la capitale congolaise « dès la première occasion » pour « motif de consultation ». Le document insiste sur la « prompte exécution » de cette directive dans un esprit patriotique, et en copie, les plus hautes institutions du pays : la Présidence de la République, la Primature, l’ANR, la PNC et la DGM.
Une déclaration qui fait des vagues
Bien que les raisons officielles de cette convocation ne soient pas précisées, plusieurs observateurs établissent un lien direct avec les propos récents du gouverneur Kyabula. Lors d’une sortie médiatique, ce dernier a affirmé :
« La guerre dans l’Est, c’est Kagame. Pas Kabila, ni Nangaa. Concentrons-nous d’abord sur lui. »
Une déclaration qui tranche avec la ligne prudente adoptée jusqu’ici par les autorités à Kinshasa sur le dossier sensible du conflit dans l’Est du pays. Elle aurait suscité de vives réactions dans les sphères politiques et sécuritaires, certains y voyant une prise de position potentiellement embarrassante dans un contexte diplomatique tendu entre Kinshasa et Kigali.
Contexte politique et sécuritaire tendu
La province du Haut-Katanga, stratégique de par ses ressources minières, est régulièrement secouée par des tensions politiques, des mouvements de contestation et des enjeux sécuritaires. Jacques Kyabula, récemment réélu à la tête de cette province, fait face à des critiques sur sa gestion, mais bénéficie également d’un soutien notable au niveau local.
Sa déclaration, jugée audacieuse par certains et maladroite par d’autres, relance le débat sur la liberté d’expression des gouverneurs dans un système hautement centralisé.
Silence du principal concerné
Pour l’instant, le gouverneur Kyabula ne s’est pas encore exprimé publiquement sur sa convocation à Kinshasa. Son silence alimente davantage les spéculations autour de cette affaire, alors que le pays est engagé dans des efforts diplomatiques et militaires pour résoudre la crise dans l’Est, marquée par la résurgence du M23.
Muller Mundeke