L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a franchi un nouveau cap dans son bras de fer avec Kinshasa.
Ce dimanche 14 septembre 2025, le mouvement rebelle a présenté à Rumangabo 7.437 nouveaux commandos fraîchement formés, un contingent présenté comme « un corps d’élite » mêlant d’anciens militaires des FARDC, des ex-combattants Mai-Mai, des résistants Wazalendo ainsi que de nouvelles recrues.
Lors de cette cérémonie de clôture de formation, le général Sultani Makenga, coordonnateur militaire du mouvement, a annoncé que ces unités seront prochainement déployées sur différents fronts. « Ils combattront pour libérer le pays du régime de Kinshasa », a-t-il déclaré, confirmant ainsi les ambitions expansionnistes du mouvement.
Nangaa attaque Kinshasa et promet une « nouvelle armée nationale »
Sur le plan politique, Corneille Nangaa, coordonnateur de l’AFC/M23, a profité de cette tribune pour critiquer une nouvelle fois la gouvernance du président Félix Tshisekedi, l’accusant d’avoir « détruit l’armée nationale ». Selon lui, l’Armée Révolutionnaire du Congo (ARC), branche armée de l’AFC, doit devenir la pépinière de la prochaine armée congolaise. « Nous allons conquérir de nouveaux territoires et reconstruire l’État », a-t-il affirmé.
Cette démonstration de force intervient alors que l’AFC/M23 a récemment menacé de marcher sur Kisangani (Tshopo), Kalemie (Tanganyika) et Kindu (Maniema), élargissant ainsi son champ de bataille au-delà du Nord-Kivu.
Des négociations sous haute tension à Doha
Ces annonces surviennent en plein cœur des pourparlers de Doha, au Qatar, où le gouvernement congolais et l’AFC/M23 tentent, sous médiation internationale, de trouver un compromis. Mais sur le terrain, les combats se poursuivent et la méfiance entre les deux camps reste entière.
Pour de nombreux observateurs, l’impasse actuelle à Doha risque d’entraîner une nouvelle escalade militaire. Chacune des parties semble désormais miser davantage sur la force que sur la diplomatie.
Muller Mundeke Kalonji
