À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, le président Félix Tshisekedi s’est adressé solennellement à la Nation pour revenir sur l’accord de paix historique signé à Washington avec le Rwanda, sous médiation américaine.
Dans un discours marqué par l’optimisme et la volonté de tourner la page des conflits, le chef de l’État a présenté les grandes lignes du processus à venir.
Démobilisation et réinsertion conditionnelle
Félix Tshisekedi a indiqué que la signature de cet accord n’est qu’un point de départ. « Les prochaines étapes devront aboutir à la démobilisation, la réinsertion conditionnelle et au cas par cas des ex-combattants à travers le PDDRCS », a-t-il déclaré, faisant référence au Programme national de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion communautaire et Stabilisation.
Cette démarche, selon lui, vise non seulement à désarmer les groupes armés encore actifs dans l’Est du pays, mais aussi à leur offrir une chance de réintégration dans leurs communautés respectives, dans un cadre sécurisé et contrôlé.
Reconstruire les zones affectées par les conflits
Le président a également insisté sur la nécessité d’aller au-delà du simple désarmement. « Ce processus doit s’étendre à la reconstruction des zones jadis affectées par les conflits armés », a-t-il souligné. Pour Tshisekedi, le retour à la paix passe aussi par la réhabilitation des infrastructures, le retour des services de base, et le soutien aux populations longtemps marginalisées par l’insécurité.
Un partenariat international assumé
Dans une déclaration remarquée, le président congolais a tenu à remercier personnellement l’ancien président américain Donald Trump pour son rôle dans les négociations : « Nos remerciements les plus sincères vont au président Donald Trump pour son implication personnelle dans ce processus de pacification porteur d’espérance ».
Cette mention confirme l’importance de la médiation internationale dans ce rapprochement inédit entre Kinshasa et Kigali, longtemps opposés par des tensions armées et des accusations mutuelles.
Répondre aux critiques, bâtir la paix
Face à certaines critiques internes accusant le gouvernement d’avoir cédé sur les intérêts miniers du pays, Tshisekedi a affirmé que cet accord ne constitue pas un renoncement, mais un tremplin vers un avenir plus prospère : « L’accord signé nous engage à revitaliser nos économies et à restaurer la dignité de chaque Congolais ».
Il a insisté sur l’approche inclusive du processus, qui devra s’appuyer sur les réalités locales, tout en bénéficiant d’un encadrement et d’un accompagnement international.
Un tournant historique pour la RDC
Ce discours présidentiel, prononcé en ce jour symbolique, marque un tournant dans la gestion des conflits à l’Est de la RDC. Il affirme la volonté de l’État de passer de la guerre à la paix, du chaos à la reconstruction, en plaçant les communautés au cœur du processus de stabilisation.
L’avenir reste incertain, mais les signaux envoyés par Kinshasa traduisent une volonté politique forte de rompre avec le cycle des violences, en misant sur la paix durable, la justice transitionnelle, et un développement concerté.
Xavier Yulu Kasongo