Sécurité

RDC : complot au sommet des FARDC, voici les dessous explosifs de l’arrestation du général Tshiwewe

L’arrestation surprise du général Christian Tshiwewe, ex-Chef d’État-Major des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), continue de faire trembler les fondations du pouvoir à Kinshasa.

Alors que l’opinion publique évoquait une possible implication dans un complot contre le président Tshisekedi, de nouvelles révélations jettent une lumière crue sur les véritables motifs de cette arrestation, bien plus politiques que militaires.

C’est le député national Eliezer Ntambwe, figure bien connue de l’Union Sacrée, qui a brisé le silence ce jeudi. Dans une déclaration qui fait déjà grand bruit, il affirme que le général Tshiwewe aurait tenu, en privé, des propos à la fois alarmants et menaçants. Selon lui, le haut gradé aurait déclaré à l’ancien président Joseph Kabila qu’il “contrôlait” Félix Tshisekedi, allant jusqu’à affirmer que ce dernier serait “bientôt éliminé”.

Une crise de loyauté au sommet de l’État

Si ces propos sont avérés, ils traduisent une fracture profonde au sein de l’élite militaire congolaise. L’affaire met en lumière les jeux d’influence complexes entre anciens et nouveaux centres de pouvoir, où les fidélités régionales, politiques et personnelles s’entrechoquent. Pour de nombreux analystes, cette affaire révèle un malaise latent : celui d’un État-major où l’allégeance au président actuel reste encore sujette à des tiraillements hérités de l’ère Kabila.

« Ce n’est pas une tentative de coup d’État. C’est une question de confiance et de loyauté », a insisté Ntambwe. Il rappelle que le général Tshiwewe doit sa fulgurante ascension – jusqu’au grade de quatre étoiles – non pas à Joseph Kabila, pourtant originaire comme lui du Katanga, mais bien à Félix Tshisekedi. Une précision qui résonne comme une critique à peine voilée envers ceux qui, malgré les faveurs reçues, nourriraient des ambitions ou des rancunes cachées.

Où est détenu le général Tshiwewe ?

Autre zone d’ombre soulevée par le député : le lieu de détention du général déchu. Contrairement aux rumeurs qui le situaient à la prison militaire de Ndolo, Eliezer Ntambwe affirme que Christian Tshiwewe serait détenu dans un autre endroit, gardé secret. Ce flou ajoute au caractère sensible, voire explosif, du dossier.

Tshisekedi face aux épreuves du pouvoir

Cette affaire embarrasse fortement le camp présidentiel à l’aube d’un second mandat marqué par d’importants défis sécuritaires, notamment dans l’Est du pays. Elle met aussi en lumière la difficile tâche de maintenir une cohésion au sein des institutions militaires, dans un contexte où les allégeances peuvent encore pencher vers l’ancien régime.

« Qu’est-ce que le Chef de l’État n’a pas donné aux Katangais ? », s’est interrogé Eliezer Ntambwe, exprimant l’amertume de ceux qui voient dans cette trahison présumée un coup porté à l’effort d’unité nationale.

Silence officiel et appels à la transparence

À ce jour, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté de la présidence ni des instances judiciaires. Ce mutisme renforce les spéculations autour d’un dossier déjà hautement politique. De nombreux observateurs, analystes et membres de la société civile appellent à la transparence et à une communication claire pour éviter que la rumeur ne prenne le pas sur la vérité.

Le cas du général Tshiwewe pourrait bien devenir un test majeur pour le président Tshisekedi : celui de sa capacité à gérer, sans fissures ni représailles, les loyautés troubles d’une armée en pleine mutation.


Ilunga Mubidi Oscar

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