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Processus de Doha : un projet d’accord partagé à l’AFC-M23 et au gouvernement

Un projet d’accord de paix a été formellement transmis, à la fois au gouvernement congolais à Kinshasa et au mouvement rebelle AFC/M23, dans le cadre du processus de Doha, sous médiation qatarie.


Un rendez-vous manqué… mais des négociations qui continuent

Bien que des négociations devaient reprendre le 8 août, ce rendez-vous n’a finalement pas eu lieu, en raison de divergences persistantes entre les parties. Toutefois, les deux camps réaffirment leur engagement dans le processus de paix de Doha, preuve que la médiation reste active malgré les obstacles.


Promesse de libération des prisonniers… et processus difficile

Kinshasa s’est engagée à libérer plus de 700 prisonniers réclamés par l’AFC/M23. Cependant, le gouvernement reconnaît que « le processus est plus long que prévu ». Un mécanisme d’échange de détenus est en cours d’élaboration et devrait être encadré par des garanties précises.


Le CICR au cœur du dispositif logistique

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) jouera un rôle crucial dans la mise en œuvre de cette mesure. Il facilitera notamment le transport des prisonniers libérés — “s’ils sont encore en vie” — de Kinshasa vers Goma ou Bukavu, conformément aux dispositions du futur accord.


Positions respectives des parties sur le processus politique

  • Le gouvernement congolais confirme avoir reçu le projet d’accord et salue l’implication du Qatar dans ce processus.
  • L’AFC/M23, de son côté, affirme rester fermement attachée au processus politique, tout en exigeant que l’implémentation effective de l’accord de principes précède la reprise des négociations autour d’un texte de paix définitif.

Contexte général : la Déclaration de principes de Doha

Le 19 juillet 2025, une déclaration de principes avait déjà été signée à Doha entre Kinshasa et l’AFC/M23. Elle prévoit notamment un cessez-le-feu permanent, la tenue de négociations, la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et la mise en œuvre de mesures de confiance, parmi lesquelles figure l’échange de prisonniers.

Néanmoins, la concrétisation de cet accord se heurte à des blocages persistants : combats encore signalés sur le terrain, méfiance mutuelle et interprétations divergentes du calendrier des engagements.


Enjeux à venir

  • La réussite du processus dépendra de la mise en œuvre rapide et sincère des mesures convenues, notamment la libération des détenus.
  • Le rôle de la communauté internationale, en particulier du Qatar, des Nations unies et des partenaires bilatéraux, sera déterminant pour maintenir la dynamique.
  • La cessation effective des combats reste le premier test de crédibilité de ce processus de paix, après des années d’instabilité à l’Est de la République démocratique du Congo.

Ce projet d’accord constitue une avancée diplomatique notable, mais son succès dépendra de la confiance entre les deux parties et de la capacité à passer des engagements écrits à des actes concrets. Les libérations de prisonniers pourraient bien en être le premier indicateur tangible.


Muller Mundeke Kalonji

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