Rutshuru, mardi 15 juillet 2025 — Une nouvelle flambée de violence endeuille le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.
À Nyabanira, une localité du groupement de Binza, des images insoutenables circulent depuis ce mardi matin, témoignant de l’intensité des combats qui ont opposé les rebelles du M23, alliés aux forces de l’AFC, à la coalition armée composée des miliciens Wazalendo et des FDLR.
Selon plusieurs sources concordantes sur place, les affrontements ont éclaté aux premières heures de la journée, semant une panique généralisée. Pris de court, les habitants ont fui massivement vers les localités voisines, abandonnant maisons, champs et biens dans la confusion.
Le bilan humain reste difficile à établir à ce stade, mais il est déjà dramatique. Plusieurs civils auraient été tués, et de nombreux blessés ont été évacués vers les rares structures sanitaires encore fonctionnelles, déjà dépassées par l’ampleur des besoins. Les témoins parlent d’un carnage sans précédent.
« Ce que nous avons vu dépasse l’entendement. Des blessés arrivent en continu, et beaucoup de familles sont sans nouvelles de leurs proches. C’est un chaos total », a rapporté un agent de santé local, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Ces nouveaux affrontements illustrent, une fois de plus, la fragilité de la situation sécuritaire dans cette région stratégique de l’est de la RDC, livrée aux violences armées et à une instabilité chronique. La population civile, souvent prise en étau entre groupes rebelles et milices, continue de payer un prix exorbitant dans cette guerre sans fin.
Les appels à l’aide se multiplient. Les acteurs humanitaires sont exhortés à intervenir rapidement pour évaluer l’ampleur de la crise, assurer l’évacuation des blessés et venir en aide aux milliers de déplacés. Le silence des autorités congolaises, jusqu’ici, suscite également l’inquiétude parmi les ONG et la société civile locale.
À Nyabanira comme ailleurs dans le Nord-Kivu, l’urgence humanitaire est totale. La paix, elle, reste désespérément hors de portée.
Muller Mundeke Kalonji