De violents affrontements ont de nouveau éclaté ce jeudi matin dès 6h sur le mont Muhola, dans le territoire de Lubero, opposant la coalition des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de l’armée ougandaise (UPDF) aux miliciens Wazalendo retranchés dans cette zone montagneuse de la chefferie de Baswagha.
Selon des informations concordantes recueillies par Radio Moto et d’autres sources locales, l’offensive conjointe a ciblé un campement important des miliciens Vusangya situé entre les groupements de Bulengya et Muhola. Ce site stratégique, servant de base logistique et opérationnelle aux éléments Wazalendo/Mai-Mai actifs dans la zone, aurait été totalement incendié par les troupes régulières.
Plusieurs témoins affirment que les flammes étaient visibles à grande distance, signe de la violence de l’assaut. « Le camp a été réduit en cendres », a confié un habitant joint par téléphone depuis Butembo. D’autres sources militaires font état de la neutralisation de plusieurs combattants, sans pour autant donner de bilan officiel à ce stade.
Fuite massive de la population
En parallèle, la population civile paie déjà le prix de cette recrudescence des combats. Plusieurs villages situés le long de l’axe Vuyinga–Butembo se vident progressivement de leurs habitants, fuyant dans la précipitation vers des zones jugées plus sûres. Femmes, enfants et personnes âgées seraient en errance dans la brousse ou en direction de centres urbains comme Butembo et Kayna, selon des témoignages recueillis sur place.
Des ONG humanitaires craignent une aggravation de la situation humanitaire si les hostilités se poursuivent. « Il y a un risque de déplacement massif et de crise alimentaire si l’accès humanitaire est entravé », alerte un agent humanitaire basé à Beni.
Un conflit qui s’enlise
Les combats autour du mont Muhola durent depuis plus d’une semaine. Les FARDC, appuyées par les troupes de l’UPDF, tentent de reprendre le contrôle total de cette zone stratégique souvent utilisée comme couloir de ravitaillement par les milices locales.
Cette collaboration militaire entre les armées congolaise et ougandaise, déjà visible dans la traque contre les ADF dans la région de Beni, semble s’étendre désormais à d’autres groupes armés, dont certains Wazalendo.
L’issue de cette opération pourrait rebattre les cartes sécuritaires dans le nord du Nord-Kivu, mais elle soulève aussi des inquiétudes sur les risques de représailles contre les civils et sur le respect des droits humains dans les zones de combats.
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