De violents affrontements ont éclaté samedi 28 juin 2025 dans la localité de Muhola, au nord du territoire de Lubero, entre la coalition des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de l’armée ougandaise (UPDF) d’une part, et un groupe armé local identifié comme Maï-Maï Wazalendo, d’autre part.
Selon plusieurs sources locales concordantes, les combats ont été particulièrement intenses sur les hauteurs de Muhola, où les forces coalisées ont multiplié les bombardements, notamment depuis les villages de Vulinda et Ngovole. Ces frappes visaient à démanteler les campements des miliciens, accusés de nombreuses exactions à l’encontre des populations civiles, dont des enlèvements, des pillages et des extorsions.
La situation sur le terrain reste confuse et tendue. De nombreux habitants, pris au piège des affrontements, ont fui dans la précipitation vers des localités plus sûres, notamment Mambira-Centre, Muhangi, Vusamba, et même jusqu’à la ville de Butembo, située à plusieurs kilomètres de la zone des combats.
D’après un agent du service local de la protection civile, les affrontements ont provoqué un important déplacement de population, accentuant la crise humanitaire dans cette partie du Nord-Kivu. « Les villages de Muhola, Byambwe et Masingi sont pratiquement vides. Les gens ont tout abandonné pour sauver leur vie », a-t-il confié sous anonymat.
Ces combats font suite à une offensive lancée dès le jeudi 26 juin par les forces FARDC-UPDF sur l’axe Byambwe–Masingi, visant à neutraliser les bastions des groupes armés Maï-Maï encore actifs dans la région. Jusqu’à présent, les autorités militaires n’ont pas communiqué de bilan officiel sur les pertes humaines ou matérielles.
Interrogé à ce sujet par Radio Okapi, l’administrateur du territoire de Lubero a refusé de confirmer la reprise des hostilités, évoquant le besoin de « vérifications de terrain » avant toute déclaration publique.
Cette résurgence de violences dans la zone menace gravement l’approvisionnement de la ville de Butembo en produits vivriers, notamment en provenance de l’axe Masingi-Muhola. Les acteurs du secteur agricole et commercial craignent une flambée prochaine des prix sur les marchés locaux, aggravant davantage la précarité dans cette région déjà éprouvée par des années de conflit armé.
Les organisations humanitaires, quant à elles, appellent à un couloir humanitaire d’urgence pour venir en aide aux civils déplacés et exhortent les belligérants à épargner les populations non armées.
Xavier Yulu Kasongo