De violents combats ont éclaté ce samedi matin dans la localité de Birambizo, située dans le groupement Bukombo, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Selon plusieurs sources locales, les affrontements opposent les rebelles du M23 aux miliciens Wazalendo du groupe VDP CMC, dirigé par le général autoproclamé Dominique Ndaruhutse.
Les détonations d’armes lourdes et légères entendues depuis l’aube ont semé la panique dans cette partie déjà meurtrie du Nord-Kivu. Des témoins évoquent des combats d’une rare intensité autour du centre de Birambizo, poussant des centaines de familles à fuir précipitamment leurs habitations.
« Nous avons fui sans rien prendre. Les balles sifflaient de partout. Nous sommes maintenant à Katsiru, mais nous ne savons pas jusqu’à quand nous serons en sécurité », témoigne un déplacé joint par téléphone.
Il y a quelques jours, cette même région avait déjà été le théâtre d’affrontements meurtriers entre les deux forces rivales, causant des pertes en vies humaines parmi les civils et provoquant une vague de déplacés vers les localités voisines, notamment Kibirizi et Nyanzale.
Les humanitaires, déjà confrontés à un contexte d’urgence prolongée dans la région, tirent la sonnette d’alarme. Les nouveaux déplacements de population risquent d’aggraver davantage la situation humanitaire dans un territoire où les services de base sont quasi inexistants.
Jusqu’en début d’après-midi, le bilan des combats de ce samedi restait encore difficile à établir de manière indépendante. Toutefois, les forces locales de défense affirment avoir résisté à une offensive de grande ampleur du M23, sans donner de chiffres précis.
Ces affrontements surviennent alors que l’accord de paix signé récemment à Washington entre la RDC et le Rwanda suscite encore espoir et scepticisme.
Plusieurs observateurs estiment que tant que les groupes armés ne seront pas désarmés ou intégrés dans un processus cohérent, la paix restera fragile dans l’est de la République démocratique du Congo.
Xavier Yulu Kasongo
