Un massacre d’une rare brutalité a été perpétré dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 juillet 2025 dans la chefferie de Binza, en territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.
Selon plusieurs sources locales concordantes, près de 100 civils, pour la plupart des cultivateurs, ont été assassinés dans une série d’attaques coordonnées, notamment dans les villages de Kiseguru, Busesa et leurs environs, à la lisière du parc national des Virunga.
Les premiers témoignages recueillis dimanche matin font état de scènes d’horreur. Des dizaines de corps sans vie ont été découverts éparpillés dans les champs, sur les sentiers et autour des habitations.
Certains ont été retrouvés ligotés, d’autres criblés de balles. « C’est un véritable drame humain. Les assaillants ont attaqué en pleine nuit, profitant de l’isolement des localités. Ce matin, on ramassait les cadavres comme des feuilles mortes », témoigne, la voix tremblante, un représentant de la jeunesse locale.
Selon des sources au sein de la société civile, l’attaque serait préméditée et viserait uniquement des populations civiles non armées. « Ce carnage a touché plusieurs villages simultanément. Il ne s’agissait pas de combats entre groupes armés, mais d’un massacre méthodique.
Les victimes sont des hommes, des femmes et même des enfants surpris dans leurs activités agricoles ou tentant de fuir », confie un responsable communautaire joint par Lesvolcansnews.net.
Aucune autorité officielle – ni le gouvernement congolais, ni la MONUSCO – n’a encore confirmé ce lourd bilan ni identifié de manière formelle les auteurs de l’attaque. Cependant, les soupçons s’orientent vers les rebelles du M23-AFC, qui contrôlent une grande partie du territoire de Rutshuru. D’autres sources évoquent la possible implication de miliciens résiduels des groupes armés Maï-Maï Nyatura et FDLR, toujours actifs dans cette région montagneuse et difficile d’accès.
La situation reste tendue dans tout le groupement de Binza. Dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 juillet, des pillages ont été signalés dans l’agglomération de Kiseguru, et des affrontements entre les éléments du M23-AFC et les miliciens Wazalendo ont éclaté dès l’aube dans la localité voisine de Kasave.
Face à cette tragédie, la population locale se sent une fois de plus abandonnée. « On tue, on enterre, et on recommence. Chaque jour, c’est un deuil de plus. Est-ce que la vie humaine ne vaut plus rien ici ? », s’interroge un habitant de Binza, les yeux embués de larmes.
Alors que les initiatives diplomatiques peinent à produire des résultats concrets dans l’Est de la RDC, ce nouveau massacre remet en question la capacité de l’État et de la communauté internationale à protéger les civils pris en étau entre des groupes armés rivaux. Les appels à une paix durable et à la fin de l’impunité se multiplient.
Muller Mundeke depuis Beni