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Nord-Kivu : des images effroyables après le massacre du lundi à ce mardi, 119 morts en 24 heures

Le lundi 8 septembre 2025, une série d’attaques sanglantes perpétrées par les ADF (Forces démocratiques alliées) a endeuillé les territoires de Beni et Lubero, provoquant la mort d’au moins 119 civils en l’espace de 24 heures.

  • Fotodu-Maleki (zone de brousse à l’ouest d’Oïcha, territoire de Beni) :
    Les ADF ont tué au moins 18 civils et incendié plusieurs biens, dont 7 motos et 3 vélos. Les corps, parmi lesquels celui de la sœur cadette du docteur Jérôme Munyambethe, ont été déposés à la morgue de l’hôpital général de référence d’Oïcha, avec le soutien des FARDC, de la police et des militaires ougandais.
  • Territoire de Beni (autres lieux) :
    19 civils vulnérables sont tombés sous les assauts des ADF.
  • Secteur de Bapere, Lubero :
    Plus de 100 civils ont été massacrés en quelques heures dans ce secteur déjà fragile.

Contexte et éléments complémentaires

Ces violences s’inscrivent dans une escalade d’attaques meurtrières de la part des ADF dans la région :

  • Massacre de Kasanga (février 2025) :
    En février, au moins 70 civils chrétiens ont été enlevés à Mayba, puis décapités dans une église protestante à Kasanga, dans le territoire de Lubero.
  • Premières semaines de 2025 :
    Entre fin décembre 2024 et début janvier 2025, au moins 68 civils ont été tués dans plusieurs villages (Vwirire, Bilendu, Maiba…) dans le groupement Baswagha, territoire de Lubero.
  • Attaques en mars à juin 2025 :
    • Mars : attaque à Ngohi (Lubero), 11 civils tués à l’arme blanche dans leurs champs.
    • Mai : dans le secteur de Bapere (Lubero), 10 civils tués en 24 heures à Maseme.
    • Mai aussi : 8 civils tués en 4 jours à Baswagha, Lubero.
    • Juin : attaque dans des sites miniers à Angola 1 et 2, plusieurs civils tués, certains se seraient noyés en fuyant.
    • Autres zones (Mangurujipa, Robinet) : “une dizaine” de morts civils.
  • Oïcha (août 2025) :
    Neuf personnes tuées dans le quartier Mbimbi, et une dizaine de maisons incendiées.

Analyse et enjeux

  1. Intensification alarmante
    Le bilan du 8-9 septembre (119 morts en 24 h) est l’un des plus meurtriers enregistrés en une journée dans la région, témoignant d’une détérioration dramatique de la sécurité.
  2. Failles persistantes dans la protection des civils
    Malgré les opérations conjointes FARDC-UPDF lancées depuis plusieurs mois, les ADF continuent de semer la mort, notamment dans des zones rurales et isolées, faute de renforcement suffisant des capacités de réponse.
  3. Impacts humanitaires et psychosociaux
    Les attaques ciblent souvent des agriculteurs ou des civils isolés, déstabilisant les moyens de subsistance. Des structures comme les écoles ou centres de santé sont fermées, et des familles entières sont déplacées.
  4. Escalade d’un cycle de violences
    Les attaques répétées (de janvier à septembre 2025) montrent une stratégie d’usure des ADF, exploitant les faiblesses sécuritaires et la dispersion des forces armées.

Le 8 septembre 2025 marque un tournant tragique dans l’histoire récente du Nord-Kivu. En une seule journée, 119 vies humaines – civils vulnérables – ont été fauchées. Ce bilan, sans précédent, doit servir d’alerte urgente : la situation exige une mobilisation internationale renforcée, la consolidation des moyens de sécurité sur le terrain, et un soutien durable aux populations affectées.


Muller Mundeke Kalonji

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