La tension est montée d’un cran dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, où de violents affrontements ont de nouveau éclaté entre les rebelles du M23/AFC et les combattants Wazalendo de l’Alliance Patriotique pour un Congo Libre et Souverain (APCLS).
Les combats, qui ont débuté lundi 14 juillet 2025 dans la localité de Shoa, au sein du groupement Banyungu, se sont intensifiés durant la nuit pour se prolonger jusqu’au mardi matin.
Selon des sources locales, l’offensive aurait été déclenchée par les forces du M23/AFC, parties de leurs bastions de Nyabiondo (Masisi) et Kashebere (Walikale), visant les positions tenues par l’APCLS du commandant Janvier Karairi à Shoa. Les hostilités se sont ensuite propagées aux villages voisins, notamment Kauma, semant la panique au sein des populations locales.
Ce mardi 15 juillet, un calme relatif mais extrêmement fragile régnait dans les zones touchées, marqué par une présence militaire sporadique et des routes désertées. Des milliers d’habitants ont fui les violences, cherchant refuge dans les localités jugées plus sûres comme Loashi, Bukombo, Miandja, et jusqu’au groupement Waloa Yungu dans le territoire voisin de Walikale.
D’après plusieurs témoignages recueillis sur place, un chef coutumier local a été grièvement blessé et une paysanne a été victime de violences physiques. On rapporte également des pillages massifs ciblant les biens de la population : bétail, vivres et matériel électronique auraient été emportés par les assaillants.
Ces combats surviennent dans un contexte déjà tendu, marqué par de précédents affrontements survenus la semaine dernière entre les mêmes groupes armés. À chaque fois, la population civile paye le plus lourd tribut, dans une région où l’autorité de l’État demeure largement absente.
Jusqu’à présent, ni les autorités administratives locales ni les forces de sécurité n’ont réagi officiellement à cette nouvelle flambée de violence. Les humanitaires, quant à eux, alertent sur le risque d’une aggravation de la crise humanitaire dans cette partie du Nord-Kivu déjà fortement éprouvée par des années de conflits.
Avec Radio Okapi