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L’homme de Balthasar de nouveau sur la scène, son procès mêlant corruption et scandales sexuels s’est ouvert ce 30 juin

Ce lundi 30 juin 2025, le tribunal de Malabo a ouvert le procès très attendu de Balthasar Ebang Engonga, ancien directeur de l’administration fiscale équato-guinéenne, devenu tristement célèbre pour ses sextapes virales. Inculpé pour détournement massif de fonds publics, il comparaît aux côtés de plusieurs collaborateurs – hommes et femmes – également cités dans cette affaire aux multiples ramifications.

Une audience sous haute tension

Les premières images de l’audience, rendues publiques dans la matinée, ont rapidement enflammé les réseaux sociaux. L’homme, autrefois influent au sein du régime d’Obiang, est apparu amaigri, visiblement affecté par des mois de détention préventive à la prison tristement célèbre de Black Beach, où il est incarcéré depuis la fin 2024.

De la luxure aux fonds publics : un dossier explosif

Le scandale a éclaté lorsque plus de 400 fichiers vidéo ont été extraits de ses téléphones et ordinateurs, saisis lors de l’enquête pour détournement de fonds. Ces vidéos montrent Balthasar Ebang Engonga dans des scènes sexuelles explicites avec de nombreuses femmes, dont certaines seraient les épouses ou filles de hauts responsables du régime. Fait troublant, plusieurs séquences ont été tournées dans les bureaux du ministère des Finances, parfois en présence du drapeau national en arrière-plan.

L’affaire a rapidement pris une tournure politique, mettant en lumière un mélange sulfureux de corruption, de pouvoir et d’abus de biens publics.

Un homme au cœur du sérail présidentiel

Fils de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale), et neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Balthasar Ebang Engonga est un pur produit du système. Marié et père de six enfants, il jouissait d’une influence considérable dans les sphères du pouvoir jusqu’à sa chute brutale.

Surnommé “Bello” pour son apparence, il était perçu comme un jeune loup ambitieux, appelé à un destin politique de haut rang. Son lien étroit avec le chef de l’État avait renforcé sa position, jusqu’à ce que ses frasques privées viennent compromettre son avenir.

L’État tente de restaurer son image

Face à l’indignation populaire, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue a réagi avec fermeté. Sur son compte X, il annonçait dès novembre 2024 une “suspension immédiate de tous les fonctionnaires ayant eu des rapports sexuels dans les bureaux ministériels”, dénonçant une “violation grave de l’éthique publique”.

Par décret présidentiel, Balthasar Ebang Engonga a été démis de ses fonctions. Mais cette décision n’a pas suffi à apaiser les critiques, d’autant que les vidéos ont relancé le débat national sur le consentement, les privilèges de la classe dirigeante et la justice à deux vitesses.

Un procès aux enjeux politiques majeurs

Le procès s’annonce long et potentiellement dévastateur pour plusieurs figures du pouvoir. De nombreux observateurs y voient une tentative de faire un exemple pour restaurer une certaine moralité au sein de l’État. Mais pour une partie de l’opinion publique, il s’agit aussi d’un réglage de comptes politique, dans un contexte où les luttes internes au sommet de l’État s’intensifient.

Vers une tempête judiciaire ?

Alors que les audiences se poursuivent, une question persiste : jusqu’où ce procès ira-t-il ? Des têtes tomberont-elles réellement ? Ou Balthasar Ebang Engonga servira-t-il de bouc émissaire dans un système gangrené par des pratiques bien plus larges ?

Une chose est certaine : l’affaire Balthasar pourrait marquer un tournant dans la perception de l’impunité en Guinée équatoriale, pays longtemps accusé de tolérer les excès de ses élites.

Mireille Konzo

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