Une scène pour le moins invraisemblable s’est déroulée récemment au tribunal de première instance de Libreville, où un homme, en pleine procédure de divorce, a découvert que la maison qu’il louait depuis huit ans avec sa femme… appartenait en réalité à cette dernière. Pris de court, il s’est effondré et a dû être transporté d’urgence à l’hôpital.
L’histoire a tout d’un scénario de film. Madame M.A.A (nom d’emprunt), connue de son entourage pour sa discrétion, avait supporté pendant plusieurs années les infidélités répétées de son époux, P.E.N (nom d’emprunt ). Leur relation aura duré 11 ans, dont huit de mariage. Mais l’ultime affront, une liaison entre son mari et sa propre cousine, a été celui de trop : elle a déposé une demande de divorce.
Jusque-là, tout semblait relativement ordinaire dans le déroulé de leur séparation… jusqu’à cette révélation inattendue en salle d’audience.
Un loyer mensuel de 180 000 FCFA… versé à sa propre épouse
Avant leur union, le couple vivait dans une maison construite par l’homme sur un terrain familial situé au PK18. À peine mariée, M.A.A aurait persuadé son mari de mettre cette maison en location, au motif qu’un couple marié ne devrait pas vivre au milieu des parents. Elle se charge alors de trouver un nouveau logement, et rapidement, ils emménagent dans une maison modeste mais confortable au quartier Charbonnage : deux chambres, salon, cuisine, deux terrasses, pour un loyer mensuel de 180 000 FCFA, eau comprise.
Depuis 2016, le mari verse ce loyer chaque mois, pensant être simple locataire auprès d’un tiers inconnu. En réalité, c’est à sa propre femme que l’argent revenait.
Des signes précurseurs ignorés
En 2019, un détail avait pourtant éveillé sa curiosité : les compteurs d’eau et d’électricité étaient au nom de sa femme. Lorsqu’il l’interrogea, celle-ci évoqua une coïncidence. De plus, c’est une femme inconnue de lui, mais membre de la famille élargie de son épouse, qui venait chaque 5 du mois récupérer le loyer. L’homme, peu méfiant, n’approfondit pas.
Une vérité découverte au pire moment
Ce n’est qu’en instance de divorce, alors que M.A.A lui demande de quitter les lieux, que la vérité éclate. La maison qu’ils habitaient était un bien familial hérité par son épouse après le décès de sa tante maternelle, qui l’avait élevée comme sa propre fille. Le bien immobilier n’avait jamais été déclaré au mari.
Sous le choc, P.E.N a été victime d’un malaise au tribunal. Pris en charge rapidement, il a été transporté dans une structure hospitalière de Libreville. Bien que stabilisé, il se dit “profondément trahi” et envisagerait désormais des poursuites judiciaires contre son épouse, qu’il accuse de manipulation et de tromperie délibérée.
Un cas qui divise l’opinion
L’affaire fait grand bruit sur les réseaux sociaux gabonais, où elle divise l’opinion. Pour certains, la femme n’a fait qu’user de stratégie pour sécuriser ses acquis dans un mariage déséquilibré. D’autres y voient une manipulation émotionnelle cruelle et un manque de transparence dans le couple.
Dans un pays où les rapports de genre, l’héritage, et la propriété dans le mariage font souvent débat, cette affaire risque de rester longtemps dans les mémoires.
Suzanne Kalambay Mujinga
Je sais pas je dirai quoi