Une affaire pour le moins insolite secoue la communauté nigériane installée en Afrique du Sud. Un homme de 52 ans, Adeloye Johnson, a été arrêté pour avoir tenté de duper sa belle-famille en réglant la dot de sa fiancée avec des faux billets de banque.
Selon plusieurs médias locaux sud-africains relayés par la presse nigériane, les faits se sont produits dans la province de Gauteng, où Adeloye Johnson, résidant nigérian de longue date, s’apprêtait à officialiser son union avec une Sud-Africaine de 27 ans originaire de Pretoria. Lors de la cérémonie coutumière, il aurait remis la somme de 120 000 rands (environ 6 300 USD) à la famille de la future épouse, comme exigé dans les traditions locales.
Ce n’est qu’au moment où les membres de la famille de la jeune femme ont voulu déposer l’argent dans un guichet automatique bancaire que la supercherie a été découverte. Le distributeur aurait rejeté plusieurs liasses de billets, jugés falsifiés. Pris de panique, les proches de la mariée ont immédiatement alerté les autorités locales.
L’arrestation et l’enquête
Interpellé dans la foulée, Adeloye Johnson a d’abord nié les faits avant d’être confronté aux preuves présentées par la South African Police Service (SAPS). Une perquisition à son domicile aurait permis de retrouver du matériel de contrefaçon ainsi que d’autres faux billets prêts à être écoulés. Il est actuellement détenu dans un centre de détention à Johannesburg et devra répondre de plusieurs chefs d’accusation, notamment de falsification de monnaie, fraude et tentative d’escroquerie.
Une affaire qui relance le débat sur la dot
L’affaire, abondamment relayée sur les réseaux sociaux, a suscité une vague d’indignation en Afrique du Sud et au Nigeria. Plusieurs internautes dénoncent un abus de confiance grave, d’autant plus que la dot reste un symbole fort de respect et d’engagement dans de nombreuses cultures africaines. D’autres y voient l’occasion de rouvrir le débat sur la marchandisation du mariage et les montants souvent jugés excessifs réclamés aux prétendants.
Du côté de la belle-famille, la honte est immense. Le père de la jeune femme, interrogé par un média local, a déclaré : « Nous nous sentons trahis et humiliés. Ce mariage est désormais annulé. »
Procès à suivre dans les prochains jours
Selon les autorités judiciaires, Adeloye Johnson sera présenté devant un tribunal régional de Johannesburg dans les jours à venir. Il risque plusieurs années de prison s’il est reconnu coupable. L’ambassade du Nigeria en Afrique du Sud a été saisie de l’affaire mais n’a, pour l’heure, émis aucun commentaire officiel.
Cette affaire, à la fois insolite et grave, rappelle que la dot, au-delà de sa valeur symbolique, demeure un acte solennel qui mérite respect et honnêteté.
Suzanne Kalambay Mujinga
