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INSOLITE/KINSHASA : cercueil et des chants funèbres pour accompagner le départ du DG sortant de la CADECO

Une scène pour le moins surréaliste s’est déroulée ce jeudi dans l’enceinte de la Caisse Générale d’Épargne du Congo (CADECO), en plein cœur de Kinshasa, à l’occasion de la cérémonie officielle de remise et reprise entre le directeur général sortant et la nouvelle directrice générale récemment nommée.

Des agents de la CADECO sont apparus avec un cercueil symbolique orné de la photo du DG sortant, suscitant la stupéfaction de plusieurs invités présents. Cette mise en scène macabre était accompagnée de chants aux accents funèbres, mais dont les paroles trahissaient une forme de jubilation : « Repose en paix, notre calvaire est fini ! », pouvait-on entendre.

« Ce n’est pas une moquerie, mais une façon d’exprimer le ras-le-bol d’un personnel longtemps réduit au silence », a déclaré sous anonymat un agent présent à la cérémonie.

« Pendant son mandat, nous avons connu des mois sans salaires, des intimidations, et un climat social délétère. Aujourd’hui, c’est un nouveau départ », a-t-il ajouté.

Un changement à la tête de la CADECO salué par les agents

Cette cérémonie intervient quelques jours seulement après la nomination de Malangu Kabedi Mbuyi, l’ancienne gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC), par le président Félix Tshisekedi à la tête de la CADECO. Cette décision présidentielle, présentée comme une mesure de redressement, a été accueillie avec enthousiasme par plusieurs employés et observateurs du secteur financier.

La nouvelle directrice générale, dans son discours d’entrée en fonction, a tenu à apaiser les tensions en appelant à la réconciliation interne, au travail d’équipe et à la restauration de la confiance au sein de l’institution :

« Je suis consciente des défis qui nous attendent. Mais je crois fermement qu’ensemble, dans un climat serein et professionnel, nous pouvons remettre la CADECO sur les rails. »

La CADECO, une institution secouée par des crises à répétition

La CADECO, autrefois fleuron de l’épargne publique congolaise, traverse depuis plusieurs années une crise de gestion, marquée par des détournements présumés, des retards chroniques de paiement des agents et un affaiblissement progressif de la confiance du public.

Le geste symbolique des agents avec le cercueil est perçu par certains analystes comme une expression désespérée d’un personnel à bout, mais aussi comme un signal d’alarme adressé à la nouvelle direction et aux autorités compétentes.


Suzanne Kalambay Mujinga

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