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Guerre dans l’Est : le retrait des militaires rwandais confirmé dans l’accord signé ce 27 juin à Washington

Le mystère entourant le contenu exact de l’accord qui sera signé ce vendredi entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda à Washington a été levé par Kinshasa.

Dans une communication officielle publiée dans la matinée, la Présidence congolaise a confirmé que le texte du compromis prévoit clairement le retrait des troupes rwandaises déployées illégalement sur le sol congolais.

Cette annonce contredit frontalement les déclarations du ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qui avait plus tôt tenté de minimiser la portée sécuritaire de l’accord. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), il avait rejeté les révélations d’Africa Intelligence, niant l’existence d’une clause spécifique relative au désengagement militaire.

Mais du côté de Kinshasa, le ton est sans équivoque. « L’Accord de paix prévoit bel et bien le retrait des troupes rwandaises de la RDC », affirme la Présidence congolaise dans un message relayé via ses canaux officiels. Une déclaration qui rétablit la version congolaise des faits et ravive les espoirs d’une désescalade concrète dans l’Est.

Une signature sous médiation américaine

La signature de l’accord intervient ce 27 juin dans les locaux du Département d’État américain, à Washington, sous l’égide active des États-Unis. Le président Donald Trump, qui suit personnellement le dossier depuis le Bureau ovale, devait rencontrer à 15h (heure de Washington) soit 20h à Kinshasa les chefs de la diplomatie des deux pays : Thérèse Kayikwamba pour la RDC et Olivier Nduhungirehe pour le Rwanda.

L’événement, couvert par le pool presse de la Maison Blanche, est perçu comme une tentative de la diplomatie américaine de reprendre la main sur le dossier explosif du Kivu, dans une région où les tensions entre Kigali et Kinshasa ont atteint des niveaux alarmants.

Une clarification pour apaiser les tensions internes

La communication rapide de la Présidence congolaise vise manifestement à rassurer l’opinion publique nationale, particulièrement sensible aux questions de souveraineté et de sécurité. Depuis plus d’un an, Kinshasa accuse Kigali de soutenir militairement le mouvement rebelle M23, actif dans plusieurs zones de l’Est de la RDC, et responsable de graves violations des droits humains, selon des rapports onusiens et indépendants.

Le retrait des troupes rwandaises, s’il est effectivement mis en œuvre, pourrait représenter une avancée majeure dans le processus de stabilisation de la région, encore secouée par des violences armées malgré les différents cessez-le-feu précédemment négociés.

Un point de bascule dans la crise régionale ?

Si la sincérité des engagements reste à vérifier dans les jours et semaines à venir, la signature de cet accord, avec un volet aussi sensible que le retrait militaire, marque une étape diplomatique majeure. Elle pourrait ouvrir la voie à de nouvelles discussions régionales incluant également le M23, les FARDC, et les partenaires internationaux, sous l’égide de Washington ou de l’Union africaine.

Reste à savoir si Kigali respectera les termes de cet engagement et si un mécanisme indépendant de vérification sera mis en place pour s’assurer de l’effectivité du retrait sur le terrain.

Rédaction

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