La République démocratique du Congo et le Rwanda s’apprêtent à franchir un cap décisif dans la recherche de la paix dans la région des Grands Lacs.
Selon les précisions apportées par la porte-parole de la présidence congolaise, Tina Salama, un accord bilatéral entre Kinshasa et Kigali sera officiellement signé ce vendredi 27 juin 2025 à Washington, aux États-Unis.
« Selon le programme du Département d’État américain, la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda aura bel et bien lieu ce vendredi autour de 13 h 30, heure locale de Washington, soit 18 h 30 à Kinshasa. La cérémonie se déroulera en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio », a précisé Tina Salama via un communiqué.

Elle a également confirmé la participation de la ministre d’État congolaise en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et de son homologue rwandais, qui signeront ce document qualifié de “crucial” pour mettre fin à des années de tension entre les deux pays voisins, marquées par la guerre dans l’est de la RDC.
Toujours selon la présidence congolaise, le texte qui sera signé ce vendredi à Washington a déjà été paraphé, il y a une semaine, par les délégués des deux parties. Cette phase préalable s’est tenue dans la discrétion, alors que les pourparlers menés parallèlement à Doha semblaient dans l’impasse.
Ce rapprochement diplomatique entre Kinshasa et Kigali intervient dans un contexte de fortes pressions internationales, notamment de la part de Washington. Les États-Unis, qui redoutent une internationalisation du conflit dans la région, ont multiplié les démarches pour contraindre les deux pays à revenir à la table des négociations.
Le président américain Donald Trump a personnellement encouragé ce processus. Pour Washington, la stabilisation de la région est une priorité stratégique dans sa politique africaine.
Si l’annonce de cet accord suscite un certain espoir, elle est aussi accueillie avec prudence par de nombreux Congolais. Plusieurs voix de la société civile estiment qu’il faudra des garanties concrètes et des mécanismes de mise en œuvre robustes pour éviter un nouvel échec, comme ce fut le cas avec les précédents accords de Nairobi, Luanda ou Addis-Abeba.
La signature de l’accord ce 27 juin pourrait marquer un tournant dans la crise sécuritaire qui mine l’est de la RDC depuis plus de deux décennies. Reste à voir si les engagements pris à Washington seront suivis d’effets durables sur le terrain.
Muller Mundeke