Au lendemain de la signature historique de l’accord de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda à Washington, le mouvement rebelle AFC-M23 a vivement réagi, affichant une position de défi vis-à-vis de cet engagement diplomatique.
Dans une déclaration publiée sur sa page officielle Facebook ce samedi 28 juin, l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23), par la voix de ses cadres, affirme qu’elle ne se sent nullement concernée par le compromis signé par Kinshasa et Kigali sous l’égide des États-Unis. Le mouvement dénonce un arrangement “entre États”, dans lequel il n’a pas été consulté, et accuse le Président Félix Tshisekedi de gouverner hors de tout contrôle.
« Le Rwanda devient désormais un partenaire officiel de la RDC, au même titre que l’Ouganda via l’UPDF. Les RDF mèneront des opérations conjointes avec les FARDC pour traquer les éléments FDLR. Mais entre Congolais, l’avenir proche s’annonce tendu. Une obscurité passagère, espérons-le. Tshisekedi agit sans contrôle : des dizaines de milliers de soldats burundais et de renforts FARDC sont envoyés à Uvira. Des mercenaires occidentaux, liés à Erik Prince, sont déjà signalés à Walikale. Face à cela, l’Armée Révolutionnaire Congolaise (ARC), dirigée par le Général Sultani Makenga, est en ordre de bataille. Cette fois, la marche se fera jusqu’à Kinshasa. Et grâce à l’accord de Washington, plus personne ne pourra accuser le Rwanda », écrit le mouvement.
Le ton martial de cette déclaration tranche radicalement avec l’ambiance de soulagement affichée à Washington. L’accord, signé vendredi 27 juin, prévoit notamment le déménagement des systèmes de défense du Rwanda, ainsi qu’une collaboration sécuritaire renforcée entre les FARDC et les RDF pour neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) à l’est de la RDC.
Mais l’AFC-M23, qui contrôle toujours d’importantes zones du territoire de Rutshuru, refuse de céder du terrain.
« Nous voici le 28 après la signature du 27. Nous n’irons nulle part. Nous restons ici », a martelé Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du M23, dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux. On y voit Lawrence Kanyuka s’exprimer dans un décor dans la ville de Bukavu, au milieu de citoyens engagés dans des travaux communautaires (Salongo).
Kanyuka a également adressé un message inattendu à la population de la capitale congolaise :
« Je salue les habitants de Kinshasa. Ce qui vient est inévitable. »
Ces propos interviennent dans un contexte régional extrêmement tendu. Alors que Washington espère inaugurer une nouvelle ère de coopération régionale. La posture intransigeante du M23 laisse craindre une escalade militaire à court terme. D’autant plus que, selon plusieurs sources locales, des mouvements de troupes sont signalés dans le Masisi et le Sud-Lubero, en plus des renforts déployés par l’armée régulière à Uvira et Minembwe.
Face à ces signaux, des observateurs redoutent une reprise généralisée des hostilités malgré l’accord diplomatique.
Pour l’heure, Kinshasa garde le silence face aux menaces du M23. Mais selon une source sécuritaire contactée sous anonymat, toute tentative de provocation sera traitée comme une déclaration de guerre contre la République.
L’accord de Washington tiendra-t-il face à cette vague de rejet armé ? La communauté internationale, qui a salué cette initiative comme une avancée décisive vers la paix, pourrait rapidement être confrontée à une réalité plus complexe sur le terrain.
Xavier Yulu Kasongo
Face aux différentes réactions qu’a dit nanga sont seulement le feu 🔥 du bougie car il manque seulement où il va aller après le raitre du groupe rwandais au sol congolais. la question qui se pose est ce qu’il ira avec les m23 soit il va rester au Congo ?
La signature de ces accords dits de Washington prouve et/ou affirme que le m23 est considéré comme une coquille vide par Kinshasa et futur partenaire (les USA). Cette coquille vide dite aussi pantin pourra résister ???