Malgré des accusations croisées, les pourparlers entre le gouvernement de la RDC et la rébellion de l’AFC/M23 se poursuivent à Doha sous la médiation du Qatar.
Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a indiqué lors d’un point de presse le 2 septembre que les discussions portaient d’abord sur la levée des mesures de confiance, notamment la libération des prisonniers, puis sur le respect du cessez-le-feu :
« Le processus continue… il y a eu des échanges conformément à la déclaration de principes… sur la problématique de la libération des prisonniers… ils ont évolué aujourd’hui sur le deuxième point qui concerne le principe de cessez-le-feu. »
Le rôle du CICR et l’engagement de Kinshasa
Shabani a précisé que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été désigné pour superviser l’opération de libération des détenus et qu’il est en contact avec toutes les parties. Bien que les détails restent confidentiels, il a assuré que Kinshasa restait pleinement engagé pour faire progresser ces mesures de confiance, et que « le blocage ne viendra pas du gouvernement ».
Il a également rappelé que certaines libérations avaient déjà été effectuées, citant le cas des militaires et policiers congolais pris en charge par la MONUSCO à Goma, soulignant que la détention est régie par la loi et les institutions judiciaires nationales.
Le délai officiel non respecté : une source de tension persistante
La Déclaration de principes, signée le 19 juillet à Doha, prévoyait que les pourparlers de paix débutent au plus tard le 8 août, avec un accord final à signer avant le 17 août 2025.
Or, ces échéances n’ont pas été respectées, ce qui a suscité des inquiétudes sur l’avenir du processus de paix. Le M23 considère la libération des prisonniers comme essentielle pour la poursuite des discussions.
M23 invoque environ 700 détenus — Kinshasa parle de pourparlers, pas de conditions préalables
Le M23 affirme que plus de 700 de ses membres sont détenus par l’État congolais, posant leur libération comme condition au retour à Doha.
Toutefois, le gouvernement considère la question des prisonniers comme un sujet de négociation, pas une exigence à remplir avant de continuer les discussions. Un projet d’accord a été reçu, et chaque partie y travaille avant une reprise des pourparlers.
Un projet d’accord qatari en toile de fond
Le Qatar a proposé un projet d’accord le 18 août, incluant la mise en place d’un mécanisme multilatéral de surveillance du cessez-le-feu, une force spéciale intérimaire (composée à 50 % d’anciens rebelles), la restauration graduelle de l’autorité de l’État dans les zones contrôlées par le M23 via des administrations transitoires, et l’organisation d’élections locales en 2027, ainsi qu’un dialogue national prévu en 2026.
En parallèle, ce projet, organisé en trois phases, vise à restaurer le contrôle de l’État sur les territoires en mains rebelles. Cependant, le président Félix Tshisekedi aurait exprimé son insatisfaction quant aux modalités proposées.Le processus de paix en RDC reste fragile. Le gouvernement congolais affirme son engagement sur la libération des prisonniers via un mécanisme reconnu (CICR), tout en soulignant qu’il s’agit d’un sujet à négocier plutôt que d’une condition préalable. Le M23, de son côté, pose ce point comme essentiel à toute avancée. Le projet d’accord sophistiqué proposé par le Qatar, bien qu’ambitieux, semble peiner à surmonter la méfiance des parties. Le respect des engagements passés et la mise en œuvre concrète de mesures de confiance seront déterminants pour éviter un effondrement total du processus.
Le processus de paix en RDC reste fragile. Le gouvernement congolais affirme son engagement sur la libération des prisonniers via un mécanisme reconnu (CICR), tout en soulignant qu’il s’agit d’un sujet à négocier plutôt que d’une condition préalable. Le M23, de son côté, pose ce point comme essentiel à toute avancée.
Le projet d’accord sophistiqué proposé par le Qatar, bien qu’ambitieux, semble peiner à surmonter la méfiance des parties. Le respect des engagements passés et la mise en œuvre concrète de mesures de confiance seront déterminants pour éviter un effondrement total du processus.
Muller Mundeke Kalonji