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Crise dans l’Est : trois colonels wazalendo intègrent AFC-M23

Goma, 18 juillet 2025 — La rébellion de l’AFC-M23 continue d’élargir ses rangs au cœur de la crise sécuritaire qui ronge l’Est de la République démocratique du Congo. Dans une déclaration rendue publique ce vendredi, sa cellule de communication annonce l’intégration volontaire de six nouveaux éléments en provenance des rangs Wazalendo, dont trois officiers supérieurs arborant le grade de colonel.

Ces derniers, selon notre source, proviennent des localités de Ufamandu et Katoyi, dans le territoire instable de Masisi, une zone longtemps disputée entre groupes armés et théâtre d’affrontements récurrents.

Présentés officiellement au musée de Himbi, devenu quartier général de la coordination provinciale de mobilisation et recrutement de l’AFC-M23, ces officiers auraient été accompagnés de leurs escortes personnelles, sous la supervision du colonel Kifaru de l’Alliance pour la Résistance Congolaise (ARC), une aile politique et militaire affiliée au mouvement rebelle.

Des figures connues dans la nébuleuse armée de l’Est

Parmi les colonels cités figurent des noms bien connus du paysage militaire local : Jean-Marie Ziunvira Migambi, ex-PARECO-FF, et Munyangingi Kanyejumba, lié à l’aile du général Matata, un acteur controversé du front anti-M23. Ces hommes, désormais ralliés à l’ennemi qu’ils combattaient hier encore, affirment avoir fait défection de leur propre chef pour “lutter contre l’abandon par Kinshasa” et “rejoindre une cause plus cohérente face à la marginalisation de l’Est”.

Fatigue ou infiltration ?

L’annonce a immédiatement suscité des réactions contrastées. Si pour certains observateurs, ces ralliements relèvent d’une stratégie d’infiltration de longue date, nourrie dans l’ombre par l’AFC-M23 pour affaiblir les groupes loyalistes de l’intérieur, d’autres y voient le symptôme d’un profond découragement dans les rangs des Wazalendo, laissés à eux-mêmes sur les lignes de front sans appui ni vision claire de Kinshasa.

“Ce genre de défection traduit un désenchantement croissant au sein des forces locales pro-gouvernementales,” confie un analyste militaire basé à Goma, sous couvert d’anonymat. “Il faut s’interroger sur les conditions de commandement, la logistique et le moral des troupes Wazalendo, qui sont de plus en plus vulnérables aux offres de ralliement du M23.”

À l’heure actuelle, aucune déclaration du mouvement Wazalendo n’est disponible.


Muller Mundeke depuis Beni

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