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Annonce choc à Doha : Kigali via l’AFC-M23 exige le contrôle total du Nord et Sud-Kivu pendant 8 ans


Doha, Qatar – Les négociations entre le gouvernement congolais et les représentants de l’Alliance Fleuve Congo/M23, actuellement en cours à Doha, prennent une tournure controversée. Selon des sources proches de la délégation congolaise, le mouvement rebelle soutenu par Kigali aurait exigé le contrôle exclusif des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pour une durée de huit ans.

« La principale revendication du M23-AFC à Doha est d’obtenir la gestion exclusive, sur tous les plans, des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pendant huit ans », a confié jeudi une source congolaise impliquée dans les pourparlers.

Cette demande suscite une vive indignation du côté de Kinshasa. La même source parle d’une tentative déguisée de balkanisation :

« Le gouvernement ne peut en aucun cas accepter une telle proposition. C’est une balkanisation en douceur. Il est inacceptable d’entendre une telle exigence venant de ceux qui prétendent combattre pour le peuple congolais. »

Un climat tendu malgré l’accord de Washington

La reprise des négociations à Doha intervient moins de deux semaines après la signature d’un accord de principe à Washington, le 27 juin, entre la RDC et le Rwanda, sous la médiation du Secrétaire d’État américain Marco Rubio. Ce texte, salué par plusieurs diplomates comme un pas décisif vers la paix, repose sur quatre piliers :

  • Le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais
  • Un cessez-le-feu global
  • L’engagement de ne plus soutenir les groupes armés
  • Le désarmement, désengagement et intégration conditionnelle des combattants non étatiques

Cependant, les revendications du M23-AFC à Doha viennent jeter une ombre sur cet accord. Elles mettent en doute la volonté réelle du mouvement à s’inscrire dans une dynamique de paix durable.

Une guerre à la fois militaire et économique

Selon plusieurs analystes, cette nouvelle exigence du M23 s’inscrit dans une stratégie à long terme du Rwanda pour maintenir une influence directe sur les zones riches en ressources de l’Est congolais. La guerre qui ravage cette région depuis plus de trois décennies est décrite par beaucoup comme essentiellement économique.

« Pour que le processus de paix initié à Washington réussisse, il faut plus qu’un accord sur papier. Il faut des garanties concrètes : un cessez-le-feu effectif, le retrait de tous les groupes armés et un dispositif solide de sécurité régionale », estime un analyste basé à Nairobi.

Quelle suite pour les négociations ?

Alors que les discussions se poursuivent à Doha, la délégation congolaise affirme rester ferme sur ses lignes rouges : pas de partition déguisée, ni de gestion parallèle du territoire national. L’avenir du processus dépendra largement de la capacité des médiateurs à maintenir la pression sur les parties et à imposer le respect de l’accord de Washington.


Muller Mundeke

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