Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les milices d’autodéfense Wazalendo, ont lancé lundi 29 septembre une vaste contre-offensive pour tenter de reprendre la cité de Nzibira, dans le territoire de Walungu, au Sud-Kivu.
Cette localité stratégique était tombée il y a une semaine entre les mains des rebelles de l’Alliance du Fleuve Congo – M23 (AFC-M23).
Selon plusieurs sources locales, dont Radio Okapi, de violents affrontements se déroulent depuis les premières heures de la journée. Nzibira, connue pour sa position géostratégique et son importance économique liée à l’exploitation minière, est devenue le théâtre d’intenses combats.
Des frappes ciblées et une riposte déterminée
L’armée congolaise a mobilisé plusieurs unités pour mener des frappes ciblées, notamment à l’aide de drones, sur les hauteurs de Mulunga, Chirwa, Nyamarhege, Mulamba et Kaniola, zones montagneuses qui serviraient de retranchement aux rebelles. Ces opérations visent à couper les voies de ravitaillement du M23 et à affaiblir ses positions dans la région.
De leur côté, les combattants du M23, lourdement armés et bénéficiant d’un armement sophistiqué, opposent une résistance acharnée. Cette situation a plongé la population dans la psychose, plusieurs familles cherchant refuge dans la brousse ou se déplaçant vers les centres de Walungu et Bukavu, redoutant une escalade du conflit.
Une bataille pour le contrôle des richesses minières
Outre Nzibira, l’AFC-M23 cherche à étendre son emprise vers d’autres zones stratégiques riches en minerais, telles que Mwenga-Centre et Kamituga, connues pour l’exploitation artisanale et industrielle de l’or et du coltan. Cette tentative d’expansion illustre l’importance économique de la région dans la guerre que se livrent les FARDC et les rebelles.
Les FARDC établissent des lignes de défense
Face à cette menace, les FARDC et leurs alliés Wazalendo ont renforcé leurs positions défensives dans plusieurs localités, notamment à Culwe, Lubimbe et Ngando, situées à une vingtaine de kilomètres des zones déjà occupées par les rebelles. Ces bastions militaires visent à contenir l’avancée du M23 et à protéger les axes routiers stratégiques reliant Bukavu au reste de la province.
Contexte sécuritaire tendu
Cette contre-offensive intervient dans un contexte sécuritaire explosif, alors que les négociations de paix peinent à progresser entre le gouvernement congolais et les groupes armés.
Plusieurs analystes estiment que la bataille de Nzibira pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte d’influence au Sud-Kivu, région jusqu’ici relativement épargnée par l’expansion du M23, qui concentrait ses offensives dans le Nord-Kivu.
Yvan Kambere à Butembo