Ce dimanche 28 septembre, des frappes aériennes et l’artillerie lourde des Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par leurs alliés, ont ciblé et détruit le pont Mpety, situé sur l’axe stratégique Kitshanga–Mwesso–Pinga reliant les territoires de Masisi et Walikale, dans la province du Nord-Kivu.
Selon des sources sécuritaires, ce pont était en pleine réhabilitation par les rebelles de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23), qui avaient entrepris sa reconstruction afin de faciliter la traversée de leurs engins militaires et armes lourdes jusqu’à Pinga.
Ces travaux avaient commencé peu après la prise de Mpety par le mouvement rebelle, mais avaient déjà été interrompus en janvier dernier par une première série de frappes aériennes de l’armée congolaise.
Relancés il y a quelques jours, ces travaux visaient à rétablir une liaison stratégique permettant au M23 de faire passer ses blindés et pièces d’artillerie de l’autre côté de la rivière, en direction notamment de Banakindi, dans la localité de Mpety.
Toutefois, la destruction totale du pont Minjenje par les FARDC constitue désormais un obstacle majeur pour la progression des rebelles. Plusieurs de leurs armes lourdes seraient encore immobilisées dans les zones de Kitshanga et Kalembe, faute de passage sécurisé.
Construit il y a plusieurs années, le pont Minjenje était déjà devenu impraticable depuis près de deux ans à cause de l’usure et des dégâts causés par les fortes pluies. Le M23 avait entrepris de le remettre en état afin de soutenir son offensive dans le Walikale, un territoire convoité en raison de sa position stratégique et de ses ressources naturelles.
De son côté, le président de l’AFC/M23, Bertrand Bisimwa, a dénoncé cette nouvelle opération militaire. « (…) La destruction complète de ce pont entrave gravement la libre circulation des personnes et des biens sur le territoire de Walikale », a-t-il déclaré, accusant l’armée congolaise de pénaliser la population civile.
Cependant, pour les FARDC, il s’agit d’une manœuvre militaire destinée à bloquer les avancées rebelles et à reprendre l’initiative sur le terrain. En neutralisant ce point de passage, l’armée congolaise espère couper une voie logistique majeure qui aurait pu permettre au M23 d’élargir son champ d’action vers Walikale.
Cette nouvelle escalade illustre une fois de plus l’intensité des affrontements en cours dans le Nord-Kivu, où la guerre entre les FARDC et le M23 continue de plonger les populations locales dans l’insécurité et la précarité.
Muller Mundeke Kalonji
