Actualités

RDC : reprise des combats entre FARDC et M23 au Nord et Sud-Kivu, voici la situation de ce mardi 23 septembre

Les affrontements ont repris ce mardi 23 septembre dès les premières heures de la matinée entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les groupes d’autodéfense Wazalendo, et les rebelles du M23. La situation reste particulièrement tendue dans plusieurs localités des provinces du Nord et du Sud-Kivu.

Violents combats signalés à Nyabikeri (Masisi)

Selon des sources locales, de violents échanges de tirs, impliquant armes lourdes et légères, ont éclaté vers 7 heures dans le village de Nyabikeri, localité de Lukweti, au sein de la chefferie des Bashali (territoire de Masisi, Nord-Kivu).

Les affrontements ont opposé des éléments du M23 à une milice Wazalendo affiliée à l’ANCDH, dirigée par le général autoproclamé Jean-Marie Bonane, qui aurait tendu une embuscade aux rebelles alors qu’ils transportaient des vivres et des munitions.

Des explosions et des rafales de mitrailleuses ont été entendues jusque dans les collines de Bibwe et Nyabikeri. Aucune source officielle n’a encore communiqué de bilan, mais les activités scolaires et agricoles sont totalement paralysées dans la zone.

Conséquences humanitaires immédiates

La psychose s’est installée dans la région. Des habitants de Peti, sur l’axe Pinga-Kalembe, ainsi que de l’agglomération de Bibwe, rapportent avoir vu circuler des ambulances, sans qu’un chiffre précis de victimes ne soit communiqué. D’autres témoignages évoquent des mouvements forcés de populations ordonnés par le M23, contraignant des familles à fuir vers la brousse.

Cette flambée de violences intervient à la suite de frappes aériennes menées récemment par les FARDC contre plusieurs positions du M23, soutenu militairement par le Rwanda, selon Kinshasa.

Le Sud-Kivu également en proie aux combats

La reprise des hostilités ne concerne pas uniquement le Nord-Kivu. Dimanche 21 septembre, de nouveaux affrontements ont éclaté à Nzibira, une cité minière stratégique située à la jonction des territoires de Mwenga et Shabunda, dans le Sud-Kivu. Les rebelles de l’AFC/M23 ont réussi à pénétrer dans le centre de la localité, après de violents combats avec l’armée congolaise.

Parallèlement, au Nord-Kivu, des affrontements intenses ont été signalés autour de Katobi, dans le territoire de Walikale, tandis que l’armée congolaise bombardait les positions rebelles près de Bibwe, dans le Masisi.

Contexte politique et militaire

Ces nouvelles violences interviennent alors que le processus de paix piétine. Les pourparlers de Doha, qui devaient permettre d’obtenir un cessez-le-feu durable, se sont soldés par un échec le week-end dernier. Les délégations du gouvernement congolais et de l’AFC/M23 ont quitté la table des discussions sans compromis.

Pour sa part, l’armée congolaise a appelé dans un communiqué les combattants enrôlés de force par le M23 à « déposer les armes » et à se rallier aux FARDC, leur promettant protection et réinsertion.

Une situation humanitaire préoccupante

Pendant ce temps, les populations civiles des territoires de Masisi, Walikale, Mwenga et Shabunda restent les principales victimes de cette guerre. Privées d’accès à la nourriture et aux soins, nombre d’entre elles se réfugient dans les forêts ou sur les routes de fuite, aggravant une crise humanitaire déjà jugée alarmante par les ONG.

La communauté internationale, et notamment la médiation qatarienne, affirme garder espoir d’une reprise du dialogue à l’issue de l’Assemblée générale de l’ONU, prévue dans deux semaines à New York. Mais sur le terrain, la réalité est celle d’un conflit qui s’intensifie, au détriment des civils.


Muller Mundeke Kalonji

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *