La contestation autour de certains officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) prend de l’ampleur au Sud-Kivu.
Après Uvira, où les Wazalendo avaient obtenu le départ du général Gasita Olivier, c’est désormais à Mwenga et Shabunda que ces groupes d’autodéfense élèvent la voix.
Selon une correspondance adressée au Président de la République et au Chef d’État-Major général des FARDC, les Wazalendo réclament l’éloignement du commandant Tshihutu Vela, actuellement à la tête du 3306e régiment basé dans le territoire de Mwenga.
Les contestataires accusent cet officier de graves malversations, notamment le détournement d’armes, de munitions et d’une rétrocession mensuelle évaluée à 48 000 USD. Ils pointent également une complicité présumée avec l’ancien ministre provincial de l’Intérieur, Albert Foka Mike, dans ce qu’ils qualifient de « réseau de prédation ».
Cette nouvelle revendication témoigne d’un climat de méfiance croissante entre certaines communautés locales regroupées sous la bannière des Wazalendo et une partie de la hiérarchie militaire.
Dans un contexte marqué par la guerre contre la rébellion du M23 au Nord-Kivu, ces accusations fragilisent davantage la cohésion entre l’armée régulière et les groupes supplétifs censés contribuer à la défense du territoire.
Il reste à savoir quelle sera la réaction des autorités militaires et politiques face à cette nouvelle pression, alors que la gestion des FARDC dans l’Est du pays est de plus en plus scrutée par la population et la société civile.
Muller Mundeke Kalonji
