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RDC : Edouard Mwangachuchu est-il sur la liste de prisonniers de l’AFC-M23 à libérer par Kinshasa ?

Le nom d’Édouard Mwangachuchu revient avec insistance dans les discussions entourant un éventuel échange de prisonniers entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle M23.

Plusieurs questions persistent : est-il réellement sur une liste officielle ? Quelles sont les charges contre lui ? Où en est sa situation judiciaire et pénitentiaire ?


Qui est Édouard Mwangachuchu ?

  • Édouard Hizi Mwangachuchu est député national élu pour la circonscription de Masisi, dans la province du Nord-Kivu. Il est également fondateur de la Société minière de Bisunzu (SMB), exploitant du coltan à Rubaya.
  • Ancien sénateur sous Joseph Kabila, il a longtemps été considéré comme un homme influent dans les cercles politiques et miniers de l’est du pays.

Les accusations et la procédure judiciaire

Plusieurs accusations pèsent sur lui, largement médiatisées, avec des preuves, selon les autorités, recueillies lors de perquisitions ou de constatations :

  • Il est accusé de participation au mouvement insurrectionnel M23, de trahison, et de détention illégale d’armes et de munitions de guerre.
  • En mars 2023, des armes et munitions ont été découvertes dans sa concession minière de Rubaya, ainsi que lors d’une perquisition à Kinshasa dans sa résidence.
  • La justice militaire, après les audiences, a rendu un verdict le 6 octobre 2023 le condamnant à la peine de mort, et à une amende de 100 millions USD pour les préjudices reprochés.
  • Un pourvoi en cassation a été introduit peu après le jugement, ce qui suspend l’exécution de la sentence dans l’attente de la décision de la Cour de cassation.

Sa détention

  • Depuis son arrestation le 1er mars 2023 à Kinshasa, il est détenu à la prison militaire de Ndolo, après avoir été d’abord incarcéré à la prison de Makala.
  • Malgré des rumeurs d’évasion ou de libération, son avocat affirme qu’il est toujours en détention, et que son état de santé se détériore.

En rappel, le gouvernement de la République démocratique du Congo et le mouvement rebelle AFC/M23 ont conclu vendredi, la signature d’un mécanisme officiel d’échange de prisonniers. L’annonce a été faite par Massad Boulos, conseiller spécial du président américain Donald J. Trump pour l’Afrique.

« Nous saluons la mise en place de ce mécanisme d’échange de prisonniers entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23, une étape décisive vers la désescalade des hostilités et la promotion de la paix dans l’est de la RDC », a déclaré Massad Boulos.

Il a précisé que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) assumera un rôle de facilitateur neutre, chargé de l’identification, de la vérification et de la libération sécurisée des détenus des deux camps.

Selon plusieurs observateurs de la scène politique congolaise, Edouard Mwangachuchu figurerait parmi les prisonniers dont la libération a été réclamée par l’AFC/M23 dans la liste remise au gouvernement.

Massad Boulos a par ailleurs insisté sur le rôle déterminant du Qatar, en partenariat avec le CICR, dans l’accompagnement de ce processus. Il a encouragé les parties à approfondir cette dynamique afin d’aboutir à un accord de paix global et durable.

Ce mécanisme s’inscrit dans la continuité de la Déclaration de principes signée en juillet 2025 à Doha, sous la médiation du Qatar. Cet accord engageait Kinshasa et l’AFC/M23 à instaurer un cessez-le-feu permanent et à mettre en œuvre des mesures de confiance, dont la libération réciproque de prisonniers.

Dans ce cadre, l’AFC/M23 a soumis une liste de plus de 780 détenus à libérer. Les deux parties avaient convenu d’entamer ce processus dès la fin juillet, en prélude au lancement du cycle officiel de négociations fixé au 8 août.


Muller Mundeke Kalonji à Beni

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