De violents affrontements ont opposé, mercredi 10 septembre 2025, les rebelles de l’AFC/M23 aux combattants Wazalendo, appuyés par plusieurs groupes armés locaux, dans la localité de Kasopo, secteur d’Osso Banyungu, en territoire de Masisi (Nord-Kivu).
Ces combats ont permis aux Wazalendo de reprendre le contrôle de deux positions stratégiques sur les quatre que l’AFC/M23 avait installées depuis plusieurs mois.
Une journée de combats intenses
Les hostilités ont éclaté tôt le matin et se sont poursuivies jusque tard dans la soirée. Selon des sources locales et sécuritaires concordantes, les groupes armés membres de la coalition Wazalendo – notamment le Mouvement d’Action Congolaise (MAC), Uhuru et l’APCLS – ont réussi à déloger les rebelles du M23 de deux importantes positions qu’ils occupaient à Kasopo depuis avril dernier.
« Les combats ont été rudes, mais les Wazalendo ont réussi à avancer. L’AFC/M23 garde encore deux positions, mais la pression est forte », a confié une source sécuritaire sous couvert d’anonymat.
Un calme précaire après les affrontements
Ce jeudi matin, la zone connaît un calme relatif. Les échanges de tirs ont cessé, mais la situation reste imprévisible. La population, qui avait fui en grand nombre vers les villages voisins et dans la brousse, hésite encore à regagner ses habitations par crainte d’une reprise des hostilités.
Les habitants de Kasopo rappellent que depuis l’installation de l’AFC/M23 en avril dernier, la localité est devenue un véritable champ de bataille, disputé sans relâche par les belligérants. Cette zone revêt un caractère hautement stratégique en raison de sa position géographique qui relie plusieurs axes du territoire de Masisi et du territoire voisin de Walikale.
Une guerre qui s’enlise
La bataille de Kasopo illustre l’impasse militaire dans laquelle se trouve le Nord-Kivu. D’un côté, l’AFC/M23, soutenu par des moyens logistiques et militaires considérables, tente de consolider ses positions dans le Masisi. De l’autre, les Wazalendo, qui regroupent diverses milices locales, disent défendre leurs terres contre ce qu’ils considèrent comme une invasion.
Cependant, cette confrontation prolongée a des conséquences dramatiques pour les civils : déplacements massifs de populations, accès limité aux champs et aux marchés, insécurité persistante, écoles fermées et structures sanitaires dysfonctionnelles.
En attendant une solution politique
Alors que les combats se multiplient dans plusieurs territoires du Nord-Kivu, la communauté internationale et la société civile locale appellent à une solution politique durable. Mais sur le terrain, la logique militaire continue de primer.
Pour l’heure, la situation à Kasopo reste tendue. Les Wazalendo promettent de poursuivre leur offensive pour déloger complètement l’AFC/M23, tandis que les rebelles pourraient contre-attaquer à tout moment. Le sort de cette localité stratégique demeure donc incertain.
Muller Mundeke Kalonji