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RDC : près de 100 civils tués par les ADF au Nord-Kivu dans la nuit du lundi à ce mardi 9 septembre

Un nouveau carnage attribué aux rebelles ADF a endeuillé le Nord-Kivu dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre 2025. À partir de 21h, les assaillants ont attaqué le village de Ntoyo, situé à environ 3 km de Manguredjipa, dans le secteur de Bapere, territoire de Lubero.

Le bilan provisoire fait état d’au moins 90 à 100 civils tués, dont une cinquantaine lors d’une veillée mortuaire, selon des sources locales et administratives.

Une attaque d’une violence inouïe

Les ADF ont opéré durant plus de deux heures, de 21h à 23h, sans rencontrer de résistance, malgré la présence théorique de la force conjointe FARDC-UPDF. Les assaillants ont tué indistinctement hommes, femmes et enfants, avant d’incendier plus de 80 maisons, plusieurs motos et deux véhicules.
Des témoins rapportent des scènes d’horreur : certains corps ont été calcinés à l’intérieur des habitations en flammes, tandis que d’autres victimes ont été exécutées à l’arme blanche ou par balles.

Des corps entassés dans une église

Le bilan provisoire dressé ce mardi matin fait état de :

  • 61 corps retrouvés dans différents lieux de l’attaque ;
  • 4 corps calcinés déjà inhumés par les habitants ;
  • Des dizaines d’autres victimes alignées dans l’église catholique locale, faute de morgue et de cercueils.

La population, en état de choc, implore une assistance urgente du gouvernement provincial basé à Beni, ainsi qu’un soutien logistique pour organiser les funérailles.

Déplacements massifs de populations

En parallèle, des milliers d’habitants ont fui la zone. Certains se dirigent vers Njiapanda, d’autres poursuivent leur exode jusqu’à Butembo, craignant de nouvelles attaques. Cette énième tragédie alimente un sentiment d’abandon généralisé dans le territoire de Lubero.

Colère et indignation

La lenteur de réaction des forces de sécurité est pointée du doigt. « La non-intervention rapide de la force conjointe FARDC-UPDF est à l’origine de cette lourde perte », accuse un notable local, dénonçant un laisser-faire qui coûte chaque semaine des dizaines de vies.

L’ancien député Promesse Matofali a réagi avec amertume :

« 100 personnes massacrées cette nuit à Lubero, pendant que le Président Tshisekedi voyage et que toutes les autorités se bousculent à Kinshasa pour le match RDC-Sénégal. Dans d’autres pays, tout devrait s’arrêter face à un tel drame… »

Une tragédie qui relance le débat sécuritaire

Cette attaque s’inscrit dans une longue série de massacres imputés aux ADF/ISCAP dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Malgré l’état de siège et l’opération militaire conjointe RDC-Ouganda, les incursions meurtrières se multiplient, alimentant la colère des populations et le doute sur l’efficacité des dispositifs sécuritaires.


Muller Mundeke Kalonji

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