Les rebelles de l’Alliance des Forces Congolaises (AFC/M23) ont annoncé, ce jeudi 4 septembre 2025, un nouvel horaire de fermeture de la frontière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, notamment au niveau de Goma (Nord-Kivu) et de Bukavu (Sud-Kivu).
Bien que le calendrier précis n’ait pas encore été rendu public, cette décision suscite déjà de vives inquiétudes parmi les habitants des deux villes frontalières, où des milliers de personnes dépendent quotidiennement de la traversée pour leurs activités économiques et sociales.
Une police rebelle remplace les combattants armés
Depuis une semaine, l’AFC/M23 a déployé des centaines de policiers dans Goma et Bukavu, en remplacement des unités militaires rebelles jusque-là visibles dans les rues. Ces effectifs sont composés de nouvelles recrues, mais aussi d’anciens agents de la Police nationale congolaise (PNC) qui auraient été recyclés dans des centres de formation contrôlés par le mouvement.
Mardi dernier, à Bukavu, une opération similaire de substitution militaire-policière a été menée, marquant une étape supplémentaire dans la mise en place d’une administration parallèle par la rébellion.
Réactions contrastées
Si certains habitants se disent rassurés par la présence accrue des forces de l’ordre, d’autres dénoncent une violation des engagements de paix.
« Peu importe les mesures prises, l’essentiel pour nous est de voir la sécurité s’améliorer », estime Amos Bisimwa, un résident de Bukavu.
En revanche, l’activiste des droits humains Espoir Aspirine dénonce « une violation flagrante des accords signés à Doha et Washington ». Il appelle le gouvernement congolais à « agir urgemment pour libérer la population de ce contrôle illégal ».
Un climat d’insécurité persistant
Cette annonce intervient dans un contexte où l’insécurité reste préoccupante à Bukavu et dans ses environs, avec des incursions répétées de bandits armés signalées ces dernières semaines. La population craint que ces nouvelles mesures imposées par l’AFC/M23 ne viennent alourdir davantage leur quotidien déjà fragilisé par les violences et les restrictions de mouvement.
Muller Mundeke Kalonji
