Les pourparlers de paix entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo / Mouvement du 23 Mars (AFC/M23) se sont relancés à Doha, au Qatar. Parmi les sujets les plus épineux figure la mise en œuvre totale de la déclaration de principe signée le 19 juillet 2025.
Un accord clair, mais des divergences persistantes
Signée à Doha sous l’égide du Qatar et appuyée par plusieurs partenaires internationaux, cette déclaration de principe vise à instaurer un cessez-le-feu permanent, interdire toute propagande haineuse, restaurer l’autorité de l’État, assurer la protection des civils en coopération avec la MONUSCO, et organiser le retour des déplacés et réfugiés.
Essentiel parmi ces dispositifs : la libération des détenus d’intérêt sous la supervision du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), censée être mise en œuvre dès fin juillet, conformément au calendrier initial.
Toutefois, l’application a rapidement marqué le pas : le M23 exige la libération de plus de 700 de ses membres détenus par Kinshasa, condition sine qua non de sa participation continue aux pourparlers.
Le CICR à pied d’œuvre, selon Shabani
Interrogé à Kinshasa, le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a confirmé que le processus progresse. Il a précisé que le CICR a commencé l’identification des prisonniers des deux camps, après avoir été officiellement saisi par Kinshasa.
Il a souligné que, dans le cadre de la déclaration de principe, un mécanisme de mesures de confiance incluant la libération des détenus avait été prévu. Des contacts informels ont précédé une saisine officielle auprès du gouvernement et des institutions concernées, qui collaborent désormais pour fournir au CICR les données nécessaires à l’avancement de la procédure. Une signature finale de l’accord de paix est attendue « dans un délai assez bref », selon lui.
Le CICR : médiateur et facilitateur humanitaire
La présidente du CICR, Mirjana Spoljaric, a affirmé que son organisation est prête à faciliter la libération des détenus des deux camps, dans un souci d’instaurer un climat de confiance, préalable à une paix durable. Elle a également salué la signature de la déclaration comme une occasion importante pour la région de tourner la page après des décennies de souffrance, en soulignant l’apport humanitaire de telles initiatives.
Un geste politique fort — et un pas vers la paix
Jacquemain Shabani a par ailleurs insisté sur le fait que la libération des prisonniers n’est pas un simple symbole, mais un préalable à la réconciliation nationale et à la stabilité régionale. Il a évoqué un processus progressif, avec des listes de détenus à finaliser en collaboration avec le Qatar et d’autres médiateurs.
Le processus de paix enclenché à Doha prend forme : la libération des prisonniers de l’AFC-M23, longtemps réclamée, commence à se concrétiser.
Le CICR est désormais au cœur des efforts de médiation et de facilitation. Si les engagements sont respectés, ce geste marquera une avancée majeure vers un accord de paix final – à condition toutefois que la confiance se renforce rapidement des deux côtés.
Muller Mundeke Kalonji
 
		 
		 
		