Plusieurs voyageurs en route de Butembo (Nord-Kivu) vers Bunia (Ituri) sont portés disparus depuis la soirée du samedi 9 août 2025, à la suite d’une embuscade attribuée aux rebelles ADF à Lese, sur l’axe stratégique Eringeti–Kainama.
Déroulé de l’attaque
Selon les premiers témoignages, l’attaque s’est produite en pleine forêt, à environ 20 km d’Eringeti sur la principale route reliant ces localités. Le véhicule transportant à la fois passagers et marchandises a été incendié, marquant la fin d’une accalmie de plus de six mois sur cet axe. La circulation est actuellement interrompue, avec les transports en commun désormais bloqués à Eringeti et Kainama.
Réaction des forces armées
Alertés, les forces conjointes FARDC (RDC) et UPDF (Ouganda) ont été déployés rapidement pour tenter de localiser les otages et dégager la voie. Toutefois, aucune prise de position officielle n’a encore été émise par le porte-parole militaire dans la région.
Sociétés civiles : un appel à une présence renforcée
La société civile locale dénonce l’absence prolongée des forces de sécurité dans certaines localités après les précédentes opérations de traque. Elle insiste sur le besoin d’une présence permanente pour prévenir une résurgence des attaques dans cette zone sensible.
Contexte sécuritaire : une menace persistante des ADF
L’incident intervient dans un contexte où l’axe Eringeti–Kainama, souvent emprunté pour rejoindre l’Ituri, a été plusieurs fois ciblé par les ADF. En décembre 2024, par exemple, une embuscade à Lese avait entraîné une dizaine d’enlèvements, principalement d’épouses de militaires. En mai 2024, une attaque similaire avait fait deux morts, un blessé, et un véhicule incendié sur ce même axe. Ces incidents illustrent la vulnérabilité chronique de cette route, malgré les opérations conjointes FARDC-UPDF.
Au printemps 2025, la coalition FARDC-UPDF a obtenu des succès notables, notamment la libération d’un groupe de 41 otages dans le Nord-Kivu, dont des femmes et des enfants. Cependant, la résilience des ADF et leur capacité à embusquer les lignes de transport demeurent préoccupantes.
Vers une réponse plus structurée ?
À la lumière de cette attaque, plusieurs pistes d’amélioration apparaissent :
- Renforcement de la sécurité routière : institutionnaliser des patrouilles régulières sur les axes vulnérables, notamment Eringeti–Kainama.
- Dialogue et communication : instaurer des canaux de communication solides entre autorités, population locale et médias, afin de réagir en temps réel et de restaurer la confiance.
- Accompagnement des victimes : anticiper un soutien psychosocial et économique aux familles des disparus, à l’exemple des programmes mis en place lors des précédentes opérations de libération.
Muller Mundeke à Beni
