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Crise en RDC : l’AFC-M23 au coeur du sommet EAC-SADC à Nairobi ce 1er août, voici les mesures immédiates prises par les chefs d’État

La situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, exacerbée par la rébellion de l’AFC-M23, a été au cœur d’un sommet extraordinaire conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), tenu ce vendredi à Nairobi.

Sous la coprésidence du président kényan William Ruto (président en exercice de l’EAC) et de son homologue zimbabwéen Emmerson Mnangagwa (président en exercice de la SADC), les chefs d’État et de gouvernement ont adopté une série de mesures majeures visant à harmoniser les efforts régionaux pour la paix, à la suite de plusieurs initiatives diplomatiques internationales.

Des structures fusionnées pour une réponse concertée

Dans leur communiqué final, les dirigeants régionaux annoncent « la fusion immédiate des structures de l’EAC, de la SADC et de l’Union africaine », incluant le médiateur de l’UA et le panel de facilitateurs EAC-SADC. Ces entités seront dorénavant placées sous l’autorité conjointe du sommet EAC-SADC et de l’Union africaine.

De plus, les secrétariats techniques des trois organisations seront regroupés au sein d’un secrétariat conjoint basé à Addis-Abeba, dirigé par la Commission de l’Union africaine. Cette nouvelle architecture institutionnelle vise à accélérer la coordination et la mise en œuvre des actions en faveur de la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Le sommet recommande également la finalisation des termes de référence et documents connexes relatifs aux rôles du médiateur de l’UA et du panel EAC-SADC, en vue de leur approbation officielle lors d’un prochain sommet conjoint.

Entre espoir diplomatique et réalité complexe sur le terrain

Cette initiative régionale intervient dans un contexte de relance diplomatique internationale marqué par deux développements majeurs :

  • La signature, le 27 juin 2025 à Washington, d’un accord bilatéral entre Kinshasa et Kigali, sous l’égide des États-Unis.
  • Et la signature, à Doha, d’une déclaration de principes entre les représentants du gouvernement congolais et ceux de l’AFC-M23, facilitée par le Qatar.

Ces deux textes sont perçus comme des avancées significatives vers une désescalade durable. Toutefois, les faits sur le terrain demeurent préoccupants.

Un processus de paix fragilisé par l’inaction

Malgré les engagements pris à Doha, les mesures de confiance censées ouvrir la voie à des négociations formelles restent inappliquées. À moins d’une semaine de la date butoir fixée pour la reprise des discussions, prévue le 8 août 2025, aucune avancée concrète n’a été enregistrée.

Selon les termes de la déclaration de Doha, cette reprise des pourparlers devrait aboutir à la signature d’un accord de paix global au plus tard le 17 août 2025. Cependant, le blocage observé depuis la signature du document suscite des inquiétudes croissantes, tant du côté des partenaires internationaux que des populations locales, toujours confrontées aux violences persistantes dans le Nord-Kivu.

Une nouvelle réunion à Washington est annoncée début août afin de tenter de relancer le processus. Mais les observateurs s’interrogent sur la faisabilité d’un accord global dans les délais impartis, en l’absence de signaux clairs sur le terrain.

Vers une dynamique régionale plus ferme ?

Avec la décision de fusionner les mécanismes régionaux et de les placer sous l’autorité de l’Union africaine, l’EAC et la SADC semblent vouloir s’impliquer plus fermement dans le dossier congolais. Une volonté commune émerge : celle d’éviter un enlisement prolongé qui pourrait menacer la stabilité de toute la sous-région.


Ilunga Mubidi Oscar

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