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Crise en RDC : un autre général trouve la mort dans la prison de Ndolo à Kinshasa

Un climat de tension entoure de plus en plus les détentions militaires prolongées à la prison de Ndolo, à Kinshasa. Après le récent décès encore non élucidé du général Shabani Sikatenda survenu le 4 juin dernier, un autre haut gradé, le général Augustin Aoci Lomona, aurait succombé vendredi soir dans la même prison, dans des circonstances tout aussi troubles selon notre source.

Selon des sources carcérales et médicales recoupées, le général Aoci Lomona, lui aussi originaire du territoire de Fizi dans la province du Sud-Kivu, a rendu l’âme peu avant minuit. Son corps a été transféré à la morgue de l’hôpital militaire du camp Tshatshi à Kinshasa. Les causes exactes de son décès ne sont pas encore officiellement communiquées, mais des proches dénoncent des négligences médicales et un isolement prolongé.

Un an de détention sans jugement

Les deux officiers étaient détenus depuis plus d’un an à Ndolo sans avoir été formellement jugés ni informés publiquement des charges portées contre eux. Leur arrestation, comme celle de plusieurs autres officiers principalement originaires de l’Est du pays, suscite des interrogations sur le traitement réservé à certaines figures militaires en lien – supposé ou réel – avec des groupes armés locaux.

Santé déclinante d’un autre général

Des sources proches du dossier affirment également que l’état de santé du général Mutupeke, lui aussi de Fizi, serait actuellement critique. Il est hospitalisé en urgence dans l’infirmerie militaire, selon un avocat des familles concernées, qui parle d’une situation « alarmante et potentiellement tragique si aucune décision rapide n’est prise ».

Colère à Fizi : appels au désengagement et à la mobilisation

Ces décès successifs et l’absence de justice déclenchent une vive colère dans le territoire de Fizi, bastion historique de plusieurs mouvements d’autodéfense comme les Mai-Mai. Des appels au désengagement de tous les combattants Wazalendo et Mai-Mai des lignes de front se multiplient ces dernières heures, selon plusieurs responsables locaux cités par le journaliste Byobe Malenga.

D’autres voix au sein de la société civile et des familles appellent à des manifestations pacifiques pour dénoncer ce qu’elles qualifient d’arrestations arbitraires et d’atteintes graves aux droits humains dans le système carcéral militaire.

Silence du gouvernement

Jusqu’à l’heure actuelle, ni le ministère de la Défense, ni les autorités judiciaires militaires n’ont communiqué officiellement sur ces décès, leur contexte ou les suites judiciaires envisagées.

Pour de nombreux observateurs, ces morts en détention risquent de compromettre les efforts en cours pour stabiliser l’Est du pays et renforcer la cohésion au sein des FARDC, dans un contexte déjà tendu par les affrontements persistants entre les forces loyalistes, les groupes Wazalendo et la coalition rebelle AFC-M23.


Muller Mundeke Kalonji

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