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RDC : tous les officiers supérieurs des FARDC interdits de quitter le pays, y-a-t-il un lien avec le procès Kabila?

C’est une décision qui suscite interrogations et spéculations au sommet de l’État-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Le général Christian Jules Banza, chef d’État-major général, a ordonné ce vendredi la suspension immédiate de tous les déplacements à l’étranger pour les officiers supérieurs congolais, sans exception.

La mesure, formalisée dans un télégramme opérationnel référencé NCL N°01 / 01100 / EMG / EM OPS / DEPT OPS / 25, est entrée en vigueur le 25 juillet 2025, date hautement symbolique qui coïncide avec l’ouverture historique du procès de l’ancien président Joseph Kabila devant la Haute Cour militaire à Kinshasa.

« À partir de ce jour, toute sortie à l’extérieur du pays est suspendue pour tout officier, jusqu’à nouvel ordre », indique le document signé par le général Banza.

La note a été adressée à toutes les composantes de l’armée ainsi qu’à plusieurs autorités clés du secteur de la sécurité et de la justice : le Vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale, les chefs d’état-major des différentes forces, le président de la Haute Cour militaire, l’Auditeur général, et l’Inspection générale des FARDC.

Un contexte explosif

Bien que le télégramme ne fournisse aucune justification officielle, cette décision intervient dans un climat extrêmement tendu, à la fois sur le plan sécuritaire et judiciaire. En toile de fond : l’ouverture d’un procès inédit contre Joseph Kabila Kabange, ancien président de la République, accusé notamment de trahison, crimes de guerre, détournement de fonds publics et soutien à la rébellion armée de l’AFC-M23.

Le mouvement rebelle, actif dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, est au cœur des soupçons de collusion avec des personnalités militaires et politiques de haut rang, dont le nom de Kabila est désormais cité ouvertement.

Une mesure préventive ?

Pour plusieurs analystes, cette interdiction de voyager pourrait viser à prévenir d’éventuelles fuites de hauts gradés potentiellement impliqués ou informés dans ce vaste dossier explosif. Elle pourrait aussi renforcer la discipline au sein des forces armées à un moment où la chaîne de commandement doit rester soudée face aux défis internes et externes.

Un expert en sécurité basé à Kinshasa, sous anonymat, confie :

« Il y a clairement un lien indirect avec le procès Kabila. Le pouvoir veut contrôler tous les mouvements, éviter que certains officiers ne se soustraient à d’éventuelles convocations judiciaires ou ne livrent des informations sensibles à l’étranger. »

Vers une purge dans les rangs ?

Certains observateurs redoutent qu’un nettoyage interne se profile dans les FARDC, notamment si le procès de Joseph Kabila débouche sur des révélations compromettantes pour d’autres figures militaires de premier plan. Des rumeurs circulent déjà autour d’éventuelles arrestations ou mises à l’écart dans les prochains jours.

Pour l’heure, le gouvernement congolais n’a pas commenté officiellement cette mesure, laissant libre cours aux spéculations.

En attendant la suite…

Alors que la RDC vit une séquence historique, où l’un de ses anciens chefs d’État est traduit devant la justice militaire pour des faits graves, le verrouillage des sorties à l’étranger pour les officiers supérieurs donne la mesure de la gravité de l’heure. Les prochaines semaines s’annoncent décisives dans une affaire qui pourrait redéfinir en profondeur les équilibres politiques et militaires du pays.


Ilunga Mubidi Oscar

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