Kinshasa, 20 juillet 2025 – À la lumière de la récente déclaration de principes signée à Doha entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et le mouvement armé AFC/M23, des indices concordants laissent entrevoir une possible libération de l’honorable Édouard Mwangachuchu, détenu depuis plus d’un an pour des accusations de collusion avec les rebelles du M23.
Un dossier judiciaire hautement symbolique
Ancien député national élu du Nord-Kivu et opérateur minier bien connu, Édouard Mwangachuchu avait été arrêté en mars 2023 et condamné par la Haute Cour militaire pour trahison, détention illégale d’armes de guerre et atteinte à la sûreté intérieure de l’État. Il avait été accusé d’avoir entretenu des relations avec les rebelles du M23, en pleine recrudescence de la violence dans l’Est du pays. Sa condamnation, saluée par certains comme un symbole de fermeté de l’État face à la menace rebelle, avait aussi suscité des remous au sein de la communauté tutsi congolaise, dont il est une figure éminente.
Une exigence du M23 dans les négociations de Doha
Depuis le début des négociations tenues à Doha sous l’égide du Qatar, le nom de Mwangachuchu est revenu avec insistance dans les revendications du camp AFC/M23. Selon plusieurs sources diplomatiques et des câbles relayés notamment par Basango News, les délégués du mouvement rebelle ont exigé sa libération comme gage de bonne foi de la part du gouvernement congolais.
Le communiqué conjoint signé le 19 juillet 2025 à Doha, bien que non explicite sur des noms, évoque des « mesures de confiance réciproques » et des « gestes d’apaisement symboliques en faveur de figures détenues pour leur supposé lien avec le conflit ». Dans ce contexte, la situation de Mwangachuchu semble s’inscrire dans ce processus.
Un geste politique dans un contexte de paix fragile
La possible libération de Mwangachuchu d’ici dix jours, comme l’affirment certaines sources proches du dossier, serait un geste politique fort de Kinshasa. Elle viserait à renforcer les engagements mutuels issus de l’accord de Doha, dans un processus encore embryonnaire mais porteur d’espoir pour l’Est congolais meurtri.
Cependant, cette perspective divise l’opinion publique. Tandis que certains y voient une nécessité pour construire une paix durable, d’autres dénoncent une manœuvre qui pourrait affaiblir la justice militaire et démobiliser les efforts de l’armée sur le terrain.
Un précédent lourd de conséquences
Si cette libération venait à se confirmer, elle constituerait un précédent important dans la politique de réconciliation nationale, mais aussi une épreuve pour l’indépendance de la justice congolaise. La question sera alors de savoir si la paix justifie de tourner la page judiciaire, même sur des cas aussi sensibles que celui d’un élu condamné pour trahison.
En attendant, le gouvernement n’a pas encore réagi officiellement à ces spéculations. Les prochains jours seront donc déterminants pour vérifier si Kinshasa entend faire de la libération de Mwangachuchu un acte de réconciliation, ou s’il maintiendra sa posture de rigueur face aux infractions liées à la sécurité nationale.
À suivre…
Muller Mundeke Kalonji