Un tournant majeur pourrait s’opérer dans la crise sécuritaire de l’est de la République démocratique du Congo. Après trois mois de pourparlers soutenus à Doha, la capitale du Qatar, le gouvernement congolais et le mouvement rebelle AFC/M23 sont parvenus à un accord sur une déclaration de principes en vue d’un cessez-le-feu et d’un règlement politique durable du conflit.
Selon des informations concordantes obtenues notamment par Radio France Internationale (RFI), le document devrait être signé ce samedi 19 juillet à Doha, lors d’une cérémonie officielle en présence des médiateurs qataris.
Une déclaration qui pourrait tout changer
Cette déclaration commune vise à établir les fondations d’un accord de paix global. Elle prévoit :
- La mise en place d’un mécanisme permanent de cessez-le-feu ;
- Un plan de désengagement progressif et de retrait des forces de l’AFC/M23 des villes stratégiques comme Goma et Bukavu ;
- Un cadre de restauration de l’autorité de l’État dans les zones actuellement sous contrôle rebelle ;
- Et une feuille de route pour la suite des négociations.
Des négociations intenses sous l’égide du Qatar
Les pourparlers, débutés il y a plus de trois mois, se sont tenus à la fois en séances plénières et en rencontres séparées, sous la médiation active des autorités qataries. Le ministre d’État aux Affaires étrangères du Qatar, Mohammed Al-Khulaifi, a personnellement supervisé le processus, salué pour sa neutralité et son efficacité dans l’aplanissement des divergences.
Une conférence de presse officielle est attendue ce samedi au ministère qatari des Affaires étrangères pour annoncer officiellement les termes de cette déclaration.
Des figures clés présentes à Doha
La délégation congolaise est menée par Sumbu Sita Mambu, haut représentant du président Félix Tshisekedi. Face à lui, Benjamin Mbonimpa, secrétaire permanent de l’AFC/M23, conduit la délégation rebelle, accompagné de Bertrand Bisimwa, vice-président du mouvement.
La présence de Jacquemain Shabani, ministre de l’Intérieur de la RDC, et de Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères, en tant qu’observateur, souligne l’enjeu régional de cette déclaration. Le rôle de Kigali, longtemps pointé du doigt dans cette crise, reste scruté avec attention.
L’AFC-M23 prête à quitter les villes conquises ?
Une question cruciale demeure : l’AFC/M23 acceptera-t-elle réellement de se retirer de Goma, Bukavu et des autres localités occupées ? Rien n’est encore confirmé à ce sujet, mais selon plusieurs sources diplomatiques, un engagement écrit au désengagement progressif figurerait dans l’accord.
Et après ?
Si la déclaration est effectivement signée ce samedi, un nouveau chapitre pourrait s’ouvrir pour l’est de la RDC, ravagé depuis des années par les violences. La mise en œuvre concrète de cette déclaration dépendra toutefois du respect mutuel des engagements et d’un accompagnement régional et international soutenu.
À suivre de près ce samedi à Doha, pour ce qui pourrait devenir une date historique dans la quête de la paix à l’est de la RDC.
Muller Mundeke