Les négociations de paix en cours à Doha entre le gouvernement congolais, le Rwanda et le mouvement M23/AFC franchissent un tournant décisif. Selon plusieurs sources proches du dossier citées par mediacongo.net, les discussions, conduites sous l’égide des États-Unis et du Qatar, ont abouti à un accord préliminaire dont la version définitive est attendue dans les prochaines 48 heures.
Fait inédit : aucune des délégations ne pourra quitter le sol qatari sans avoir apposé sa signature sur le document final. Une mesure exceptionnelle obtenue par les Américains pour éviter les ruptures unilatérales, notamment de la part du M23/AFC, qui a déjà menacé à plusieurs reprises de quitter la table des négociations.
Une victoire diplomatique pour Kinshasa
Si cette issue se confirme, il s’agira d’un second succès diplomatique pour Kinshasa en moins d’un mois, après la signature de l’accord de Washington du 27 juin 2025. Les conditions contenues dans le texte préliminaire de Doha, fermes et précises, consacrent la position de force de la République démocratique du Congo, soutenue par ses partenaires internationaux.
Les 7 clauses majeures de l’accord
Le projet d’accord définitif repose sur sept points non négociables, dont l’application pourrait redessiner la dynamique sécuritaire à l’Est de la RDC :
- Désengagement total : Le retrait immédiat et sans condition des forces rwandaises et du M23/AFC des territoires congolais occupés.
- FDLR marginalisées : Les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) sont désormais considérées comme une menace résiduelle, composée de moins de 1 500 personnes âgées, majoritairement désireuses de retourner au Rwanda.
- Dissolution du M23/AFC : Le mouvement doit être démantelé et ne pourra pas se reconstituer en formation politique, afin d’éviter tout recyclage institutionnel de ses cadres.
- Pas de mixage ni brassage : L’intégration des ex-combattants dans les FARDC se fera de manière individuelle, avec vérification stricte de leur casier judiciaire. Aucun dialogue politique n’est prévu avec les rebelles.
- Rejet de la co-gestion provinciale : La cogestion des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu est catégoriquement refusée, en raison de l’atteinte à la souveraineté nationale qu’elle représenterait.
- Non au fédéralisme imposé par les armes : Toute tentative de division territoriale imposée par la force est formellement rejetée.
- Responsabilité du Rwanda : Kigali est désormais tenu pour garant des actes du M23/AFC et devra en assumer les conséquences en cas de nouvelles violences à l’Est de la RDC.
Vers une signature sous haute surveillance
Selon les mêmes sources, les États-Unis, en coordination avec le Qatar, veillent de près au respect du calendrier de signature. L’objectif : éviter les atermoiements ou la mauvaise foi, en particulier de la part du M23/AFC, accusé de prolonger les conflits pour obtenir des concessions.
L’accord de Doha pourrait ainsi mettre fin à des années d’instabilité provoquée par le mouvement rebelle et ses soutiens, tout en réaffirmant l’autorité de l’État congolais sur l’ensemble de son territoire. Une avancée majeure attendue avec espoir par les populations de l’Est meurtries par les violences.
Muller Mundeke depuis Beni