Sécurité

Crise en RDC : voici la réaction des FARDC après l’attaque simultanée de ses positions par le M23 dans le Masisi, Kalehe et Kabare

Kinshasa, 15 juillet 2025 — Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont vivement condamné, ce mardi, une série d’attaques simultanées menées par la coalition M23-RDF-AFC contre plusieurs de leurs positions dans les territoires de Masisi, Kalehe et Kabare, à l’Est du pays.

Ces assauts interviennent moins d’un mois après la signature à Washington d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine.

Dans un communiqué officiel, les FARDC dénoncent ce qu’elles qualifient de “violation délibérée de la trêve” par la coalition rebelle. La première attaque a été enregistrée le samedi 12 juillet dans les localités de Kamatembe et Kalao, situées dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu). Deux jours plus tard, le lundi 14 juillet, de nouvelles incursions ont visé Kashihe, toujours à Kalehe, puis Mwendabandu (Masisi, Nord-Kivu) et Batanga (Kabare, Sud-Kivu).

« Ces actes ignobles constituent non seulement une violation intentionnelle du cessez-le-feu, mais aussi une tentative manifeste de saboter le processus de paix en cours », a réagi le major Nestor Mavudisa, porte-parole de la 3e zone de défense des FARDC.

Un coup porté au fragile processus de paix

Ces attaques surviennent à peine trois semaines après la signature à Washington d’un accord historique entre Kinshasa et Kigali. Ce texte, salué comme une avancée majeure dans la recherche de la paix dans les Grands Lacs, comporte cinq engagements-clés :

  • Le respect mutuel de l’intégrité territoriale ;
  • La cessation immédiate des hostilités ;
  • Le retrait des troupes étrangères et le désengagement des lignes de front ;
  • Le désarmement des groupes armés non étatiques, avec une possibilité d’intégration conditionnelle ;
  • La mise en place d’un cadre de coopération économique régionale entre la RDC et le Rwanda.

Le gouvernement congolais appelle à la vigilance de la communauté internationale

Alors que les autorités congolaises avaient salué cet accord comme une “étape décisive vers la paix”, ces nouvelles violences remettent en question la sincérité des engagements pris par les parties signataires. Les FARDC appellent les partenaires régionaux et internationaux, notamment les États-Unis et l’Union africaine, à « tirer toutes les conséquences » de ce qu’elles considèrent comme une provocation grave de la part du M23 et de ses soutiens.

Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué sur les pertes humaines ou matérielles. Toutefois, des sources locales évoquent des déplacements de population dans plusieurs villages affectés par les combats.

La situation reste volatile dans ces zones frontalières, où les précédents cessez-le-feu ont souvent été rompus par des affrontements sporadiques. Les prochaines heures seront décisives pour tester la solidité du récent accord de paix et la volonté réelle des acteurs armés à y adhérer.

Muller Mundeke depuis Beni

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